CÉLINE ET LES POLITIQUES FRANCAIS
* Henry ALBERT (Maire
de Meudon) : " Voisin de Céline, Maire de la ville en 1952, il avait une
forte personnalité, un homme volontaire de ton et d'action. Il m'a
raconté comment le parti communiste, sensibilisé aux dangers d'un
Céline en résidence dans les banlieues de Paris, avait fait appel aux
manifestants pour protester contre sa présence.
Quand
ALBERT
a compris ce qui se passait, il s'est rendu sur les lieux et a harangué
la foule: " Cet homme que vous voulez chasser de chez lui à cause de
ses erreurs ou de son mauvais jugement a déjà payé ses actes de sept
années d'exil. Il est maintenant de retour officiellement amnistié. Il
a choisi de résider dans cette ville. Tant que je serai maire il pourra
vivre ici s'il le veut. S'il faut la police pour empêcher ce
harcèlement, je suis prêt à l' appeler. Si elle ne suffit pas, je ferai
appel à la garde nationale. Laissez cet homme en paix. Ils sont partis
et ne sont jamais revenus. "
(Grass Roots Resarch revue
californienne, Recovering Literature, printemps 1985, de Stanford LUCE).
* Edouard BALLADUR : " Je ne lis jamais de
romans. Je préfère les mémoires, les essais ou les biographies.
Exception pour Céline. J'ai une véritable passion pour lui. Selon moi,
c'est le plus grand de tous. "
(Paris-Match, 19 août 1993).
* Le Premier ministre français : " Céline et Proust sont à mes yeux les
deux plus grands écrivains du siècle. J'ai toujours un Céline sur ma
table de chevet ou sur mon bureau. "
(Le Figaro, 8 mai 1994).
* " A deux ou trois reprises, nous avons cité dans
la rubrique " Ils ont dit... " des propos
dithyrambiques d'Edouard BALLADUR sur Céline dont
on sait que c'est l'un des écrivains préférés, sinon
celui qu'il préfère. Depuis qu'il est en campagne, il ne
le cite bizarrement plus. Ainsi, dans une récente
interview à Paris-Match (12 janvier 1995), il évoque les
auteurs qu'il relit : " Pascal, Voltaire, Proust et
Rimbaud "...
Mais
pas Céline. Serait-ce pour ne pas s'aliéner certaines
sympathies, et donc certains suffrages, que le candidat-
BALLADUR ne le cite plus ? " (BC n° 149, fév.
1995).
* Maurice BARRES :
(écrivain, homme politique, figure du nationalisme
français, 1862-1923) :
" Chantre du patriotisme revanchard Céline le compte parmi les
porte-drapeaux de la religion drapeautique dans " Voyage ".
S'il ne l'estime pas, il le cite toutefois dans " Les Cahiers de
prison " - " le Blasphème est une des plus puissantes machines de
la Rhétorique ", ainsi que dans l'interview donné à Jacques Chancel
pour Télémagazine (1958): " Il n'y a pas de martyrs, il n'y a que des
martyrs reconnus. "
(Bibliographie,
Céline 2, Romans I, Tettamanzi).
* Jean BICHELONNE (ministre sous
Vichy, 1904-1944) : " De nous autres, tous là, BICHELONNE avait la plus
grosse tête, pas seulement qu'il était
champion de Polytechnique et des Mines... Histoire ! Géotechnie
!... pardon !... un vrai cybernétique tout seul ! s'il a fallu qu'il nous
explique le quoi du pour ! les biscornuteries du Château ! toutes,
qu'il penchait plutôt sud que nord ?... si il savait ? pourquoi les
cheminées, créneaux, pont-levis, vermoulus, inclinaient eux plutôt
ouest ?... foutu berceau Hohenzollern ! pardi ! juché qu'il était sur
son roc !... traviole ! biscornu de partout !... dehors !... dedans
!... toutes ses chambres, dédales, labyrinthes, tout ! tout prêt à
basculer à l'eau depuis quatorze siècles !... quand vous irez vous
saurez !...
(D'Un château l'autre, 1957).
* Georges BIDAULT (de nombreuses fois ministre,
1899-1983) : " L'ambassadeur de
France à Copenhague, Guy Girard de Charbonnière avait été nommé là en
septembre 1945 par Georges BIDAULT. Lorsqu'il apprend le 1er
octobre 1945 la présence de Céline au Danemark, Charbonnière s'informe
auprès de BIDAULT, ministre des affaires étrangères, de ce
qu'il doit faire. Comme depuis le 19 avril précédent un mandat d'arrêt
avait été lancé contre Céline, BIDAULT ordonne à Charbonnière
le 23 novembre 1945 d'obtenir l'extradition.
Le 17 décembre
au soir, le couple Céline est arrêté et incarcéré. Lucette est libérée
dix jours plus tard et récupère Bébert qui avait été placé dans une
clinique vétérinaire le soir de l'arrestation. "
(Frédéric Monnier, Lettres à son avocat, La Flûte de
Pan, 1984).
* Léon
BLUM (socialiste, premier juif à diriger une puissance occidentale,
1872-1950) : " Repensant cette nuit à la figure de BLUM, à laquelle
je ne puis dénier ni noblesse, ni générosité, ni chevalerie, encore que
ces mots, pour s'appliquer à lui, doivent être déviés sensiblement de
leur vrai sens, il me paraît que cette sorte de résolution de mettre
continûment en avant le Juif de préférence et de s'intéresser de
préférence à lui, cette prédisposition à lui reconnaître du talent,
voire du génie, vient d'abord de ce qu'un Juif est particulièrement
sensible aux qualités juives ;
vient surtout de ce que
BLUM
considère la race juive comme supérieure, comme appelée à dominer après
avoir été longtemps dominée, et croit qu'il est de son devoir de
travailler à son triomphe, d'y aider de toutes ses forces. "
(Gide,
Céline et les juifs, André Gide, Journal, 14 janvier 1914).
* Abel BONNARD (homme politique,
poète, romancier, essayiste 1883-1968) : " Je l'ai retrouvé à
Sigmaringen, où il était le médecin de la colonie française réfugiée
là. Il s'acquittait de sa tâche avec une conscience admirable, soutenu
par la
vaillante madame Céline, dont le courage, comme il arrive pour
les meilleures des femmes, prenait la forme de la bonne humeur. Il
recevait d'abord ses malades dans sa chambre d'hôtel, mais je
m'entremis et pus obtenir qu'il eût à sa disposition le cabinet de
consultation d'un médecin allemand qui était absent.
Je le revois encore
pendant la journée, passant par les rues de cette tranquille petite
ville de résidence, avec son grand corps d'ancien cuirassier, sa
canadienne, sa tête aux cheveux noirs. Il venait souvent surveiller la
santé de ma mère et il a, dans son livre D'un château l'autre,
écrit sur elle quelques lignes d'une délicatesse exquise, dont je lui
resterai reconnaissant jusqu'à ma mort. (...) J'allais oublier de
mentionner, tant cela va de soi pour qui a connu sa nature, que jamais,
dans nos libres entretiens, je ne lui ai entendu rien dire de bas, de
vil, de rancunier, de haineux. Dans un monde de plus en plus dégradé,
où sombrent toutes les hautes valeurs, Céline était digne d'être
méconnu, persécuté, honni, et de mourir malheureux, avec les honneurs
de la solitude. "
(A Sigmaringen, L'Herne n°3, 1963).
*
Christian BONNET: L'ancien ministre de
l'intérieur. " Tant d'intellectuels - je parle ici des vrais, pas de
la cohorte des pseudo - se sont trompés avec tant de constance tout au
long de ce siècle (Drieu La Rochelle, Céline avant-hier... Jean-Paul
Sartre, Aragon hier) que l'on ne saurait s'étonner de la présence sur
la pavé parisien de tel ou tel, à peine sorti de
l'abattement où l'avait plongé le désastre culturel
dont il s'était fait le complice. "
(Le
Monde, 13 mars 1997).
* Jean-Louis BORLOO ( président du Parti radical,
ministre de 2002 à 2010): Chaque jour, Patrick Besson
emprunte la plume d'un célèbre écrivain, français ou
étranger, mort ou vivant, génial ou nul, pour nous
raconter la campagne électorale.
"
- Bah Sarko, quoi, tout de même... il ne va s'en
sortir... il est tout seul... Rama le prend plus au
téléphone... Rachida sort avec un acteur de gauche...
Carla a repris sa guitare... Tout part en couilles !
Même La vérité si je mens 3, c'est raté... Y arrivera
pas ce coup-ci le p'tit Hongrois... Il demande un autre
Pernod... est-ce que je veux un autre lait ? Peut-être
pas... Attention le lait ! C'est pas de l'alcool mais
faut pas abuser... Abuser jamais ! Rien de trop ! Les
Grecs ! Avant qu'ils ne soient empapaoutés par les Turcs
! Les Chinois ! Les Juifs !
-
Ils ne comptent plus que les morts, le petit Hongrois,
qu'il reprend, le Jean-Louis, après une gorgée de
Pernod ! Et glou et glou, c'est comme ça qu'on
l'appelait... Au régiment ! On a monté des canassons
ensemble contre les boches ! Nos frères ! Dégoûtation !
- Quels mots ? Ceux de 14 ? - Mais non, les morts du
gouvernement ! Les Kouchner, Morin, Boutin... Y a plus
que ses deux burgraves : Guaino et Guéant... Je les
confonds tout le temps... Je sais que Guaino il a pas de
lunettes... C'est celui qui a pas de lunettes... Un
autre lait ? - J'ai pas fini le premier... - Tu bois pas
vite ! Remarque, je te comprends ! Le lait, c'est
mauvais ! "
(Patrick Besson, Le Point, 8 février
2012, dans le Petit Célinien, 8 février 2012).
* Jacques BRUNHES (maire PC de
Gennevilliers) : " Aucune espèce de censure n'a cours dans les
bibliothèques de Gennevilliers. Je suis favorable au combat d'idées,
mais je suis en même temps ouvert au pluralisme. Je peux même dire que
nos ouvrages sont si variés que des étudiants de l'extérieur viennent à
la bibliothèque de Gennevilliers pour y travailler.
Et puis, une
bibliothèque qui ne possèderait pas des livres de Céline ne serait pas
digne de ce nom. "
(Le Parisien des Hauts-de Seine, 24 février 1997).
* Jean-Pierre
CHEVENEMENT: L'ancien ministre de la défense, Jean-Pierre
CHEVENEMENT, pense intituler son prochain livre - qui traite
notamment de la chute du mur de Berlin " D'un mur l'autre ",
en référence à D'un château l'autre. Son éditeur l'en aurait
dissuadé, ce titre n'étant pas assez " grand public ". Parution prévue
début 1992.
(BC, novembre 1991).
* Roger CHINAUD : Pour le classement de la
maison de Céline à Meudon: tout parait bien engagé, mieux qu'il y a
huit ans, puisque le président de l'association n'est autre que Roger
Gouze, beau-frère du... Président de la république !
En outre,
Roger CHINAUD,
sénateur-maire du 18e arrondissement avait, lui aussi, adressé une
lettre très favorable au directeur du Bulletin célinien : " Je sais que
vous avez déposé une demande pour obtenir l'autorisation d'apposer une
plaque à la mémoire de Louis-Ferdinand Céline, sur la façade de
l'immeuble situé au 4 rue Girardon à Paris 18e. - Très favorable à
cette suggestion, j'avais attiré l'attention du Maire de Paris pour que
ce projet puisse être réalisé. - Il vient de m'être indiqué que le
Directeur des Affaires Culturelles avait été saisi, afin que cette
apposition soit programmée le plus rapidement possible. - Je m'en
réjouis vivement et voulais vous en informer. " (lettre du 27 mars
1992).
Vain
soutien ! Il s'en suit une campagne visant à faire renoncer
l'association à son projet. Madame Schlumberger, secrétaire de La
Mémoire des lieux reconnaitra, au cours d'un entretien téléphonique,
que suite à de très nombreuses réactions venant " d'associations
israélites ", La Mémoire des lieux n'a pas cru devoir maintenir ce
projet. "
(BC, sept.1992).
*
Gilbert COLLARD (avocat, écrivain, député Front
national, juin 2012) : " Quelle est votre chanson
fétiche ?
- Non, rien de rien... de Piaf
Quel livre auriez-vous aimé écrire ?
-Voyage au bout de la nuit : un cri de souffrance humaine, une
révolution dans l'écriture. Il est triste qu'un si grand
écrivain se soit perdu dans un antisémitisme ignoble.
Votre vie devient un film. Qui aimeriez-vous voir jouer votre rôle ?
- Depardieu... en moins gros ! Je l'ai entendu lire les " Confessions
" de Saint Augustin, à Nîmes, c'était grandiose !
La dernière fois que vous avez pleuré ?
- A la mort de ma mère. Je m'étais juré de ne jamais pleurer... Et
pourtant... Mais j'ai pleuré tout seul. "
(Paris-Match, jardins très secrets, J'aurais aimé écrire
le " Voyage " de Céline, interview Virginie Le Guay,
9-15 août 2012).
* L'hebdomadaire
communiste Révolution du 10 février rend hommage à l'auteur de Mea
culpa qualifié d'extralucide fulgurant (sic) : " On
sait qu'aucun communiste d'alors n'était en mesure de prendre de
pareilles claques dans la figure (...)Toujours la doxa, la bonne
pensée, l'idéologie comme lunettes d'aveugles. Dommage ! Dommage ce
manque d'humilité qui peut-être eût permis de réfléchir et de prendre à
temps certains virages..."
La presse communiste française saluant,
dix-huit ans après, la clairvoyance de Céline, voilà qui méritait
assurément d'être relevé !
(BC, décembre 1996).
* Jean-François
COPE, le président du groupe UMP à l'Assemblée nationale à Madame
Figaro :" Céline est un de mes écrivains préférés, surtout pour Mort
à crédit et la trilogie allemande, à cause du style. "
*
Alexis CORBIERE (membre de la Ligue Communiste
Révolutionnaire de 1993 à 1997, du PS jusqu'en 2008, élu
député de la France insoumise de Mélanchon en 2017) : "
- Bibliobs : Dans l'interview qu'il nous a donnée
Serge Klarsfeld s'est prononcé pour une interdiction de
la réédition des pamphlets de Céline. Quelle est votre
position ?
- A. C. : Je condamne fermement cette réédition.
Gallimard a ouvert la boîte de Pandore en décidant de
cette republication alors que Céline lui-même s'y était
opposé. Cela dit, je ne souhaite pas qu'on rentre dans
une bataille juridique, car tout le monde y perdra. Si
Klarsfeld n'obtient pas d'interdiction, c'est un
blanc-seing pour les antisémites de tout poil. Et s'il
gagne, c'est dangereux aussi, ça peut nous emmener loin
sur les terrains de la censure. Ça me gêne toujours
qu'on en arrive à interdire un livre.
- Avez-vous lu "
Bagatelles pour un massacre " ?
- Oui. Je l'ai trouvé chez un bouquiniste. Dans les
pamphlets, j'ai aussi lu " Mea culpa ". Quand on
s'intéresse à Céline, ce n'est pas très compliqué de
trouver " Bagatelles pour un massacre ". Les chercheurs
le consultent en bibliothèque sans problème.
J'ai été professeur de lettres et d'histoire, je suis le premier à
reconnaître que Louis-Ferdinand Céline est un grand
écrivain, qu'il faut faire étudier " Voyage au bout de
la nuit ". Mais les pamphlets, franchement, il vaudrait
mieux qu'ils restent dans l'oubli. Là où ils étaient
avant que Gallimard ne se décide à republier. Pourquoi
s'entêter à aller faire les poubelles de Céline ?
(Propos recueillis par Doan Bui, Bibliobs, 27 décembre 2017).
* André DAMIEN (Maire de Versailles,
avocat, académicien) : " Après la mort de Céline, Lucette était profondément affectée. En outre, comme elle
avait toujours cru ce que disait son mari (...) elle était persuadée de
devoir beaucoup d'argent à Gallimard. Mais, après avoir épluché les
comptes en compagnie d'autres amis, Marcel Aymé et Jean Dubuffet, j'ai
découvert que c'était plutôt l'éditeur qui était débiteur. "
(France-Soir
Ouest, 7 avril 1994).
* Léon DAUDET
(écrivain, journaliste et homme politique, fils
d'Alphonse Daudet, 1867-1942) :
" On se souvient du scandale provoqué par la parution de Voyage au
bout de la nuit qui introduit un langage populaire
particulièrement grossier dans la littérature. Cet accent nouveau ne
plut pas à la majorité des membres de l'Académie Goncourt, malgré le
soutien fracassant de Léon DAUDET:
" Voici un livre étonnant,
appartenant beaucoup plus, par sa facture, sa liberté, sa hardiesse
truculente au XVIe siècle qu'au XXe, que d'aucuns trouveront révoltant,
insoutenable, atroce, qui en enthousiasmera d'autres et qui, sous le
débraillé apparent du style, cache une connaissance approfondie de la
langue française, dans sa branche mâle et débridée. "
(Candide, 22 décembre 1932).
* Marcel
DEAT (socialiste, député SFIO, ministre, puis fonde le Rassemblement
national populaire, 1894-1955) : " A Sigmaringen, le génial Céline, avec sa charmante femme et
son chat, un gros matou qu'ils promènent de
temps en temps sur les bords du Danube (...) Car Céline est absolument
sans illusion sur les suites, et il est également sans indulgence pour
les Allemands. Si jamais il a le temps d'écrire un " voyage au bout de
la guerre ", ce sera le plus formidable pamphlet de l'antinazisme. Il
sème à pleine voix le défaitisme, et les gens qui passent une heure
avec lui en sortent catastrophés.
Au
demeurant, Céline est un cœur d'or et il ne marchande pas son
dévouement. Où trouvera-t-on en ce monde de fous une oasis juridique où
loger les gaillards de sa trempe ? Evidemment, il y avait
Montmartre... "
(Mémoires politiques, Denoël,1989).
*
Pierre de BOISDEFFRE
(Pierre
NERAUD, diplomate , homme de lettres 1926-2002) : " On ne sera
tranquille que lorsque tout aura été dit, une bonne fois pour toutes,
alors enfin on fera silence et on aura plus peur de se taire. Ça y sera.
"
Ne croit-on pas entendre ici un des personnages-troncs de Samuel
Beckett, la voix inexorable qui coule dans la tranquillité de la
décomposition et qui n'imagine pas d'autre fin que celle de la merde
qui attend la chasse d'eau ? Céline a peint, dans Semmelweis -
le moins connu et peut-être le plus beau de ses livres -
ces noces énormes de l'homme et de l'Histoire, le va-et-vient des
années 1789, toutes frontières ravagées et confondues dans un
immense royaume de Frénésie, les hommes voulant du progrès, et le
progrès voulant les hommes. Vingt ans avant L'Homme révolté de
Camus, il dénonçait l'utopie de cette soi-disant libération : l'Humanité
s'ennuyait, elle brûla quelques dieux, changea de costume et paya
l'Histoire de quelques gloires nouvelles.
Mais l'homme n'a pu
échapper à sa propre condition ; toujours, il a fini par se retrouver
devant le seul problème qu'il ne pouvait résoudre et qui embrasse tous
les autres : celui de la Mort. En vérité, dans l'histoire des temps
la vie n'est qu'une ivresse, la Vérité c'est la mort. Les régimes
totalitaires peuvent bien transposer l'Eternité dans le temps, et faire
croire aux foules qu'ils sont les démiurges de leur propre condition,
ils restent incapables d'échapper à l'alternative que Camus posera en
ces termes : ou la police ou la folie. Les Pères de l'Eglise, eux,
ricane Céline, ils connaissaient leur boulot. Ils promettaient le
bonheur pour dans l'autre monde."
(Sur la postérité de Céline, L'Herne
n°5, 1965).
* Fernand de BRINON (avocat,
journaliste, ambassadeur puis
ministre de Vichy, 1885-1947): " Je l'ai déjà dit, avec moi BRINON s'est toujours montré
parfaitement régulier... pas cordial, non !... mais régulier... il aurait
pu me tenir rigueur que j'avais pas le " très haut moral ", que
j'écrivais pas dans La France, que je voyais pas les Boches
vainqueurs, que je tenais des propos très libres... que je jouais pas le
jeu !... lui, quel jeu il jouait ? j'ai jamais su !... toujours est-il il
m'a jamais rien demandé !... il aurait pu !... médecin, c'est tout !...
oh
! pour pratiquer, je pratiquais !... si je l'ai connu dans toutes ses
ruelles, impasses, mansardes, ce bourg Hohenzollern ! porter mes bonnes
paroles ci ! là !... BRINON m'a laissé bien tranquille question
politique... c'est rare !... généralement les " hauts placés " du " double
jeu " n'ont de cesse que vous soyez bien guignol, gesticulateur bien
mouillé... quelquefois on a eu de petits mots à propos des lettres de
Berlin, de la chancellerie... lettres où il était question de
médecine... et de mes propos ici... et là... "
(D' Un château l'autre,
1957).
* Guy de
GIRARD de CHARBONNIERES (ministre plénipotentiaire puis ambassadeur de
France à Copenhague, 1907-1990) : "
Peu après son arrivée à Copenhague (août
1945), le représentant de la France
s'emploie à obtenir l'extradition de Céline et ce, il faut le souligner, de sa
propre initiative, comme le prouve son télégramme du 1er octobre 1945 :
diplomate mué en policier, il dénonce la présence de l'écrivain dans la
capitale danoise et, sans attendre d'avoir reçu de son gouvernement les
instructions qu'il sollicite à ce sujet, il fait une démarche
officieuse auprès des autorités danoises pour que son compatriote soit
recherché. "
(Charles-Antoine
Cardot, à propos du livre de David Alliot, BC, avril 2008).
* Bertrand
DELANOË (député, sénateur PS, maire de Paris) : "
Bertrand DELANOË a dit soutenir la position de Serge
KLARSFELD, qui, en tant que président de l'association
des fils et filles de déportés juifs de France (FFDJF),
s'est indigné de voir l'anniversaire de la mort de
Louis-Ferdinand Céline inscrit sur la liste des
célébrations nationales de 2011.
" Céline
est un excellent écrivain mais un parfait salaud ",
a estimé le maire de Paris. "
(Sur Europe 1, le 20
janvier 2011).
* Patrick
DEVEDJIAN (ministre auprès du Premier ministre) : " Personnage ô
combien, et à raison, controversé
et dérangeant, Céline est malgré tout un talent des Hauts-de-Seine.
Courbevoie où il naît, Clichy où il exerce, Meudon où il se réfugie et
meurt.
Ce film nous le montre tel qu'il est, entre génie et folie,
grâce à des témoignages de valeur, des entretiens télévisés avec Louis
Pauwels ou Pierre Dumayet, des photos de Doisneau et Cartier-Bresson. "
(Documentaire
" Céline à Meudon " proposé par le conseil général des Hauts-de-Seine, janvier
2010).
* Philippe de VILLIERS (homme politique et écrivain. Sous préfet. Créateur dans les années 1970 du parc d'attractions le Puy du Fou. " Nous crevons d'être sans légende, sans mystère, sans grandeur, se lamentait Céline. " (Les cloches sonneront-elles encore demain ? Editions Albin Michel, octobre 2016, p.240).
* Jacques DORIOT
(ancien député communiste, rival de Thorez, devenu chef du PPF en 1936,
1898-1945) : " Même
s'il lui
reconnaissait du talent, Céline estimait Marcel Déat suspect en raison
de ses anciennes fréquentations maçonniques et de ses liens étroits
avec le parlementarisme de la IIIe République. Ainsi dans sa
correspondance à Lucien Combelle, Céline n'a que sarcasmes pour le chef
du RNP.
Avant-guerre,
Céline ne réservait pas un sort plus enviable à DORIOT, le
raillant comme tous ceux (La Rocque, Maurras...) qu'il qualifiait
ironiquement de " redresseurs nationaux " ou de " simples divertisseurs
" : - " Alors avec quoi il va l'abattre Hitler, DORIOT ? (...)
Il veut écraser Staline en même temps ? Brave petit gars ! Pourquoi pas
? D'une pierre deux coups !... Nous sommes en pleine loufoquerie. "
(L'
Ecole des cadavres, 1938, BC n° 297).
* Charles, François Du PERIER dit
DUMOURIEZ : Ce général français, ministre des Affaires étrangères
sous la Convention girondine en 1792 commanda l'armée du Nord.
Vainqueur à Valmy et à Jemmapes, il fut battu à Neerwinden en 1793,
relevé de son commandement, il passa à l'Autriche.
Céline le mentionne comme : " le dernier mercenaire qui emmena les
premiers couillons voteurs et drapeautiques se faire trouer dans les
Flandres. "
(Voyage, 69).
*
Pierre DURAND (conseiller régional FN d'Ile-de-France, directeur
du quotidien
Présent) :
En janvier, à l'occasion du vote du budget de
la Région Ile-de-France,
Pierre DURAND,
conseiller régional FN et directeur de Présent,
avait défendu un amendement destiné à acquérir, protéger et valoriser
la maison de l'un des plus grands écrivains français du vingtième
siècle : Louis-Ferdinand Céline.
- " Il ne faut
pas laisser à l'abandon la modeste cage de l'oiseau noir de notre
littérature contemporaine, oiseau qui sut si bien se brûler lui-même
les ailes. " Et bien, il faut savoir que cette volonté de classer la
maison de Meudon relève tout simplement de " l'apologie sordide
". (Le monde littéraire). "
(François Berger,
Présent, 17 juin 1994).
* Renaud
DUTREIL : " Etre vraiment à droite, c'est être rebelle
! C'est pourquoi les grands écrivains sont de droite. Céline, par
exemple, est plus rebelle qu'Aragon, dont le communisme est
terriblement conformiste, alors que Céline est un Prométhée révolté par
l'ordre des choses.
(Ministre de la Fonction publique. BC de nov.2004).
* Frédéric EMPAYTAZ (maire
de Bezons, 1940-1942) : " Avec l'appui d'un historien bezonnais, David
Alliot a effectué un remarquable travail de recherche dans les archives
de la ville, auprès des témoins survivants et même des disparus
puisqu'il a retrouvé le journal inédit de Frédéric EMPAYTAZ qui
fut, de 1940 à 1942, le maire de Bezons désigné par l'Etat français.
On découvre un
Céline se démenant pour procurer de la nourriture aux enfants de
Bezons, intriguant pour obtenir un poste de préfet pour ledit EMPAYTAZ et fournissant des certificats de complaisance aux jeunes Bezonnais qui
souhaitaient échapper au STO. On sait qu'à Paris Céline fit la même
chose pour Pierre Duverger. "
(B.C. n°297, mai 2008).
* Luc FERRY (ancien
ministre de la Jeunesse, de l'Education Nationale et de la
Recherche des premier et deuxième gouvernements de
Jean-Pierre Raffarin) : " Le
problème n'est pas de savoir si
l'on doit célébrer Céline, le problème c'est de savoir si
c'est au ministre de la Culture de s'en occuper. Et bien moi, je réponds
non : le ministre de la Culture et Nicolas Sarkozy seraient
bien avisés de retirer cet agenda qui est parfaitement
imbécile ! "
(BC n°328, mars 2011).
* " Il faut tout
publier, ce sont des documents qui appartiennent à
l'histoire. L'important étant l'appareil critique qui
accompagne les textes. Les interdits ne font que renforcer
la paranoïa antisémite. "
(BibliObs, 8 janvier 2018).
* Antoinette FOUQUE (parlementaire
européenne): " Il ne faudrait pas en arriver à interdire Sade ou
Céline. " (Le Libre Journal, 18 oct. 1994).
* Charles de GAULLE
(1890-1970, général, écrivain, homme d'Etat, Pdt de la
République de 1958 à 1969) : " Charles - Charlot - Gaugaule - Grand Malagaule - Magaule - van de Walle -
Charles XI - Charles Quint - Le Grand Quinquin - Le petit Tintin "... De
Gaulle, à Londres devient un des thèmes favoris du dénigrement
célinien... Lorsque Céline affirme que le " petit Tintin, condamné à
mort, pour sauver honneur et sa peau a sauté dans l'avion pour
Lourdes... ", il inverse la chronologie : le général a quitté Bordeaux le
17 juin 1940, et a été condamné à mort par contumace par le Tribunal
militaire à Clermont-Ferrand le 2 août.
Céline
écrira l'estime qu'il porte au chef du RPF en 1948 à Marie Canavaggia :
" Un don Quichotte qui a peur des moulins. "
(Bibliographie, Céline 2 à 3, dictionnaire des
personnages, Gaël Richard).
*
Paul GIACOBBI (député PRG, président du Conseil
exécutif de Corse) : " Parce qu'il est un homme de
culture et un homme courageux, Frédéric Mitterrand
aurait du défendre cette célébration malgré la
difficulté qu'il y aurait eu à expliquer les choses. Il
a préféré la facilité, l'esquive, la lâcheté. On me dira
que ce n'est pas grave, que rien n'empêche de lire les
livres non censurés de Céline, de se contenter de
Voyage au bout de la nuit et de Mort à crédit, qu'il
est plus tellement plus simple d'occulter, de faire le
Tartuffe en voulant cacher ce que l'on ne saurait voir.
C'est hélas par la multiplication de ces
renoncements, de ces lâchetés qu'un peuple perd sa
culture. La France de la censure, de la lâcheté a marqué
un point, celle du courage, des batailles culturelles,
de la liberté et de l'intelligence a reculé.
Dans le seul
entretien télévisé que je connaisse de Céline, on le
voit et on l'entend répondre à tous ceux qui l'attaquent
que " ces gens sont lourds... ", le mot revient pendant
plusieurs minutes lumineuses et souriantes où le génie
transparaît avec plus d'évidence encore que dans ses
livres, avec son humour, sa légèreté, cette agilité
féline qui nous fait entrevoir pourquoi le vieillard de
Meudon adorait tellement ses chats. Wyatt Mason
concluait son article en soulignant que Céline était
avant tout un humoriste. Je mets d'ailleurs au défi
quiconque de lire sans éclater de rire certains morceaux
d'anthologie de Céline comme la description désopilante
de l'ascension du ballon aérostatique dans " Mort à
crédit " qui s'appelle " Le zélé " et dont
l'auteur remarque qu'il ne dépassait guère le niveau du
premier étage des maisons... La France fut, au temps
lointain de sa grandeur, la terre d'élection d'une
certaine légèreté spirituelle, elle devient lourde,
pesante à mesure qu'elle se rapetisse et se traîne au
niveau de la boue. "
(Céline dévoilé, lemonde.fr , 27
janvier 2011).
*
Françoise GIROUD (de son vrai nom Lea France Gourdji,
1916-2003, journaliste et femme politique, secrétaire
d'Etat chargée de la Condition féminine sous Giscard
d'Estaing) :
"
L'honorable Françoise GIROUD le juge " ignoble et
souverain " : " Il était beau, il fut aussi un grand
écrivain avant de jeter sa bave antijuive. "
(Le
Nouvel Observateur, 29 janvier-4 février 1998, dans
l'Année Céline 1998).
* Valéry
GISCARD D'ESTAING : " Je commence à écrire ce livre le dernier jour
de l'année, le 31 décembre 2004. Louis-Ferdinand Céline avait ouvert le
récit de ses souvenirs par une jolie formule : - je suis né le 21 mars : le
printemps c'était moi ! - "
(Dernier volume des mémoires de Valéry Giscard
d'Estaing).
* Edouard HERRIOT
(Pilier de la IIIe
République dont il exerça tous les mandats et les plus hautes responsabilités,
1872-1957, membre de l'Académie française) : " Charles Deshayes,
journaliste lyonnais mit Céline en rapport avec le Président de
l'Assemblée Nationale fin juillet 1947. Le 3 octobre, l'exilé adressa,
sans illusion " son mémoire en défense " au Maire de Lyon qui lui
répondit poliment sans s'engager.
En 1932,
il avait sollicité, par l'intermédiaire de Paul-Yves Rio une dédicace
de Céline pour lequel il aurait eu un coup de foudre après la lecture
de Voyage au bout de la nuit : - " Honneur, gloire,
saucisson de Lyon et trompette à la Grosse, Sympathiquement. "
(Dictionnaire
des personnages, Gaël Richard, 2009).
* François HOLLANDE
(député, premier secrétaire du Parti socialiste, devenu
Pdt de la République en 2012) : " En
avril eut lieu, à la Mutualité, une
commémoration
du 1 500 ème anniversaire du baptême de Clovis. Certaine
presse s'est indignée que, dans un des stands, un
exemplaire de Bagatelles pour un massacre était "
librement " mis en vente. Le porte-parole du Parti
socialiste, François HOLLANDE, a fait chorus.
Faut-il rappeler que la vente des livres non-réédités de
Céline n'est nullement interdite.
La loi de 1972 condamnant le
racisme n'étant pas rétroactive, il est donc tout à fait
licite de proposer en vente Bagatelles, L'Ecole des
cadavres ou Les beaux draps. Sur les quais de Paris
ou ailleurs. Ne nous lassons pas de répéter que seule la
vente des rééditions non autorisées est interdite (par
l'ayant droit). "
(BC n° 165, juin 1996).
* Joseph JOANOVICI
(ferrailleur
d'origine juive, fournisseur de métal aux autorités allemandes comme à
la Résistance française et possible agent du Komintern
soviétique,
1905-1965) : " Monsieur Joseph " après avoir évacué son stock de
Saint-Ouen à La Rochelle, revint à Paris faire des affaires avec
l'occupant. Il intervint parfois en faveur de résistants internés,
alimentant en armes et argent le réseau " Honneur de la police ",
jouant un double jeu qui lui garantit un temps des protections à la
Libération. Menacé d'arrestation, il s'enfuit à l'étranger, mais se
rendit en novembre 1947 à la P.J. Condamné en 1949 pour collaboration
économique à cinq ans de prison, 60 000 francs d'amende et à la saisie
de ses biens à hauteur de 50 millions de francs, il vécut assigné à
résidence à Mende (Lozère) à partir de 1951 où il se constitua par ses
escroqueries une nouvelle fortune.
Enfui en Israël en octobre 1957, il fut
extradé en janvier 1959 et écroué aux Baumettes à Marseille. Céline lui
compare Néraud, négociant et ami proche de Laval. " Louis XIV
devant JOANOVICE n'aurait pas pesé un demi-liard ! "
(Gaël Richard, Dictionnaire des personnages, Du Lérot 2008).
* Alain JUPPE :
"... La nuit, c'est la vie. Et c'est bien jusqu'au bout de la nuit que
mène la vie, jusqu'à la démission devant l'absurdité, jusqu'au
désespoir devant la lâcheté. (...) Pourtant, le cri farouche,
insoutenable qu'il pousse - et dans quelle langue ! âpre, mordante,
réaliste jusqu'à choquer - il est sincère et nécessaire.
Il ne faut pas
croire au meilleur des mondes, mais plutôt à un incroyable égoïsme,
constater l'indicible faillite de toutes les valeurs et se débarrasser
de cette bonne conscience qui nous engourdit... "
(Voyage lu par
Alain JUPPE, Le Grelot 30 avril 1962).
* Roger KAROUTCHI
(conseiller régional d'Ile-de-France de 1992 à 2015,
député européen de 1997 à 1999, sénateur en 2011) : "
Céline avait certainement du talent mais rééditer en
2018 ses écrits violemment antisémites est une faute
dans le climat actuel de la société française. "
(@ RKaroutchi, 5 janvier 2018).
*
Anne KLING (haut fonctionnaire, politique identitaire, auteur
de " La France Licratisée ") : " Comme on pouvait
s'en douter, le " ministre " de la culture s'est couché
de tout son long devant les injonctions crifiennes et
klarsfeldiennes réunies. Mais c'est bien, très bien,
même Céline s'en remettra sans peine et y trouvera même
vraisemblablement de nouveaux lecteurs, qui n'étaient
pas très au courant mais vont à présent s'y intéresser
de plus près. Et puis, on en arrive tellement au stade
de la caricature dans les exigences formulées et les
empressements serviles à y répondre qu'il faut ça pour
dessiller certains yeux.
Tenez, prenez juste
ces deux commentaires-là, à la suite d'un article du
Monde. Ils résument assez bien la tonalité générale:
- " Remercions tout de même Frédéric Mitterrand,
ridicule histrion qui tient plus du mauvais théâtre de
boulevard que du gouvernement français, pour une chose :
je suis sûr qu'il aura donné envie à plus d'un de
ressortir Céline de leur bibliothèque. - " Ce qui
m'impressionne, c'est le pouvoir de Mr Klarsfeld. Il
suffit que le Monde relaye ses états d'âmes et
tout le monde s'agenouille, que dis-je, se couche.
J'espère qu'il va bientôt être fâché par le comportement
d'Israël envers les Palestiniens. Peut-être cela
changera-t-il quelque chose. "
(Continuez, continuez,
les amis, france-licratisee.hautefort.com, 22 janvier
2011).
* Pierre LABRIC (1891-1972,maire de la
Commune libre de Montmartre de 1929 à 1972) : " Ami montmartrois de Céline, acteur de cinéma et
cascadeur, il se fit connaître par deux exploits peu communs : la descente de Montmartre en vélo par les
escaliers de la rue Foyatier, puis celle, en 1923, des 347 marches du
premier étage de la Tour Eiffel, toujours sur sa bicyclette.
Il donna une renommée internationale à
Montmartre et fut reçu par le maire de New-York, en jumelage avec
Greenwich Village. Il fonda bien des fêtes folkloriques de la Butte :
la course des garçons de café, le bal des Catherinettes, le dîner des
milliardaires et la célèbre fête des vendanges, en 1934. Dans la
version B de Féerie, Céline croise son " bon pote "
qui déboule de la rue Norvins pour s'acheter du tabac chez Manière.
Il l'y accompagne avec Tourbillon, Empième, Max, au péril de sa vie, la
foule les pressant pour avoir du tabac. "
(Gaël Richard, Dictionnaire
des personnages, Du Lérot 2008).
* Jack LANG :
" Jack LANG voulait faire classer la maison ( où sa veuve vit
toujours ) en tant que lieu de mémoire, mais Christian Sautter, alors
préfet d'Ile-de-France, s'y opposa à la suite de diverses pressions.
On
ne s'étonnera donc pas d'apprendre qu'en 1994 le centenaire de la
naissance de Céline ne figura pas dans le catalogue des célébrations
nationales.
(Actualité, Histoire littéraire, 24 février 2007).
* Pierre LAVAL
(Homme politique, Président du Conseil sous la IIIe
République, partisan de la Collaboration d'Etat avec
l'Allemagne, 1883-1945, fusillé le 15 oct. 1945) :
" Un après-midi, LAVAL le convoqua. Pendant deux heures Céline
dut écouter
l'ancien président du Conseil qui tentait de justifier sa politique. La
plaidoirie que LAVAL ne prononça pas devant la Haute Cour, lors
de son procès, il la fit, dans un décor outrageusement romantique, en
présence du seul Louis-Ferdinand.
Tapi sur son siège, à la fois grognon et à l'affût du moindre trait, il
le laissa achever, puis s'écria: - " C'est bien joli tout ce que vous me
racontez, mais qu'est-ce que vous me nommez ? / - Gouverneur de St
Pierre-et-Miquelon, répondit LAVAL ".
(G. Hanoteau,
Paris-Match, samedi 22 juin 1957).
* François LEOTARD: "
Voilà un excellent travail qui contribue de manière utile à la
préservation de la mémoire de ce très grand écrivain. "
(Lettre du Ministre de la Culture à Mr Laudelout,
juillet 1986).
* Jean-Marie Le PEN: " Vous
savez que Céline, que je suis allé voir plusieurs fois à Meudon, que
j'ai connu râleur et vieux bougon, est mort en murmurant ces mots : "
Ils sont lourds, ah ! qu'ils sont lourds ! " Je suis comme lui, j'aime
une certaine légèreté. "
(Télérama, 15 mars 1995).
*
Marine Le PEN (avocate, présidente du Front
national) :
Le Point : L'écrivain Céline a été retiré
de la liste des célébrations nationales de 2011.
Regrettez-vous cette décision ?
Marine Le Pen : Elle est absurde !
J'attends maintenant qu'on interdise ses livres à la
vente. Nul n'ignore les écrits antisémites de Céline,
mais nul n'ignore non plus qu'il est un des plus grands
écrivains français. En prenant cette décision, Frédéric
Mitterrand, ministre de la République, se soumet à une
exigence communautaire. Retirer Céline de cette liste
est la négation même du patrimoine littéraire français.
Nous aurions pu profiter de ces commémorations pour
lancer, justement, un débat sur la distinction entre un
auteur et son œuvre. Plus jeune, j'étais au lycée
Florent-Schmitt, qui a été débaptisé car on l'a suspecté
d'avoir
eu des accointances avec les nazis. Le lycée a été
rebaptisé Alexandre-Dumas... Dans notre histoire, il y a
des choses glorieuses et d'autres qui le sont moins,
certes, mais je trouve appauvrissant cet inventaire
perpétuel au titre de la bien-pensance.
Dans le préambule de cette liste de
célébrations, il est question des valeurs de la
République. Céline, par ses écrits, s'en est écarté...
Ce préambule est débile. On ne commémore
pas des écrivains parce qu'ils incarnent les valeurs de
la France, mais parce qu'ils incarnent le génie de la
France.
Serge Klarsfeld est à l'origine de ce
retrait. Pensez-vous, comme Alain Finkielkraut, que cela
risque d'accréditer l'idée qu'un " lobby juif fait la
pluie et le beau temps " ?
Je
n'irai pas jusque-là, mais cela accrédite l'idée qu'il y
a, en France, des associations qui ont un pouvoir
excessif sur les choix et les orientations des
ministres. En tant que républicaine, je ne me rendrai
jamais, par exemple, au dîner du CRIF. Un gouvernement
qui se rend à un dîner communautaire - pour recevoir au
passage des leçons de politique étrangère -, cela me
choque énormément. Les politiques cèdent à cette
tendance par pur clientélisme.
(Interview au Point, du 03 février 2011).
* Emmanuel MACRON
(Président de la République depuis le 14 mai 2017) :
Lors du dîner du CRIF mercredi soir, Emmanuel MACRON a commenté la
polémique née de la possible réédition des pamphlets
antisémites de Céline par les éditions Gallimard. Le
Président a laissé entendre qu'il était contre, sans
jamais l'énoncer clairement. Là où Nicolas Sarkozy avait
clairement détaillés début février sa position : " Je
crois que ça ne valait pas la peine de les publier parce
que l'époque avec les réseaux sociaux est une époque qui
a si peu de repères, pourquoi étudier et travailler des
textes qui sont à ce point scandaleux à un moment où le
racisme et l'antisémitisme sont extrêmement prégnants ?
Je ne vois pas ce que ça amène " ; Emmanuel MACRON
est lui, plus subtil dans son opposition à la réédition
des pamphlets antisémites de Céline. Le président de la
République a en effet laissé entendre qu'il était contre
la réédition, mais sans jamais le dire clairement.
Voici comment : "
Il n'y a pas dans notre pays de police mémorielle et
morale des éditions dans le sens où je dirais '
j'interdis la publication de ces écrits '. Je ne vais
pas trancher ce débat mais je veux donner quelques
indications ", a-t-il commenté, devant le millier
d'invités présents, dont une quinzaine de ses ministres.
Avant de poursuivre : " Céline avait souhaité que ces
écrits ne soient pas republiés car il en avait honte "
et " nous avons beaucoup d'œuvres de Céline qui
permettent de l'enseigner. Je ne crois pas que nous
avons besoin de ces pamphlets ", a-t-il encore déclaré,
laissant comprendre plus clairement sa position.
Soucieux de ménager les différentes positions et ne
souhaitant pas visiblement intervenir dans un débat dont
il n'est pas l'acteur principal, le chef de l'Etat a
aussitôt ajouté : " Mais je suis très heureux que dans
notre pays il puisse y avoir des éditeurs qui se posent
cette question sans la purger et suscitent un débat
adulte. Mais vous avez compris, je crois, de quel côté
j'inclinais ", a-t-il tout de même précisé. Histoire que
sa position, bien que non détaillée, soit claire pour
tout le monde.
Serge Klarsfeld est
contre la réédition, MACRON lui donne raison.
Emmanuel MACRON l'a d'ailleurs encore fait
comprendre en s'adressant directement à Serge Klarsfeld,
qui avait redit quelques instants auparavant sa ferme
opposition à la réédition des pamphlets, déclarant
notamment : " Pourquoi aujourd'hui, après tant
d'agressions antijuives, jeter de l'huile sur le feu ? "
" Les orphelins des déportés, ceux qui dans leur enfance
ont connu et aimé les victimes de la Shoah n'ont pas
tous disparu, ils sont encore debout. M. Gallimard, ayez
la décence d'attendre notre mort pour tenter à nouveau
d'inscrire ces pamphlets dans le catalogue de la
Pléiade dont votre grand-père a renvoyé le créateur
en application du statut des juifs ! " a-t-il encore
lancé, visiblement ému et chaleureusement applaudi.
Réponse du chef de l'Etat : " Ce que vous avez dit tout
à l'heure, cher Serge, vaut mieux que toutes les
décisions venues d'en haut. " Difficile de faire plus
clair, sans jamais énoncer clairement sa position.
(Dîner du CRIF, 7 mars 2018).
* Sylvie MALLET
(Maire de Dinard) : "
Dinard s'apprête à accueillir le 18ème colloque international
Louis-Ferdinand Céline. Avant nous, dix-sept villes, parmi les plus
illustres, Paris, Amsterdam, Budapest, Prague, ont partagé cet
avantage. La
Bretagne, Rennes et Saint-Malo en particulier ont tenu une
place importante dans la vie de l'écrivain. Un sondage du Figaro,
au mois de mai dernier, a salué Céline, comme le géant de la littérature
du XX ème siècle. Quelques académies ont programmé son œuvre au menu
du baccalauréat de français. De fréquentes et talentueuses lectures,
dans les meilleurs théâtres de France, livrent la sauvagerie, l'humour,
la douceur ou la modernité de cet " écrivain maudit ".
Un instant, on se prend à penser que
les esprits s'apaiseraient, que Céline même considéré comme le plus
grand des salopards serait unanimement reconnu comme l'immense auteur
d'une œuvre qui a bouleversé la littérature contemporaine. Mais c'est
trop attendre de la nature humaine. Il y a les résistances de tous
bords qui jouent les censures morales, qui prônent l'intolérance au nom
de la tolérance, qui n'ont pas le cœur assez grand pour voir le monde
en noir et blanc.
" Dieu qu'ils sont lourds "
disait Céline dans ses états de lucidité qui hélas ne le quittaient
guère. La lucidité était sa blessure. Nul ne peut juger son œuvre avec
objectivité, elle ne change pas les idées, elle les bouleverse et si
Céline provoque toujours un tel tapage c'est qu'il reste solitaire dans
sa vérité. " Le monde, disait-il encore, est une vaste entreprise à
emmerder le monde. "
(Pays Malouin, 1er juillet 2010).
* Jean-Gilles
MALLIARAKIS : " Les attentats terroristes contre la mémoire de
Louis-Ferdinand Céline sont étroitement liés à la déliquescence
bourgeoise. La gauche veut récupérer Céline pour en faire une
sorte de grand frère de Boris Vian : un petit frisson pour pas cher.
Le
monde capitaliste avancé appelait cela, autrefois, le supplément d'âme.
Mais cela suppose une mutilation de son message, à laquelle certains
droitiers se complaisent de coopérer. "
(Troisième voie n°3, 1988).
* André MALRAUX
(1901-1976, écrivain, aventurier, homme politique,
ministre de la Culture de De Gaulle de 1959 à 1969) : " Mauriac, le
jésuite, MALRAUX , l'écrivain chéri de De Gaulle - tous
paranoïaques à lier - mais pourris d'idées générales, de vastes
concepts, de remèdes pour le genre humain."
(Magazine Littéraire, février 1969).
*
Je vois que MALRAUX est ministre. C'est un méchant bougre. Avec
un petit talent journalistique d'ailleurs assez cafouilleux
et gauche
il a fait les Conquérants qui étaient bien réussis - depuis peau
de lapin - que des ratés - mais quelle presse et quel cabotinage - et
quel impérieux pitre ! en colonel, en explorateur, en Penseur -
maintenant en ministre ! Ajalbert l'a vu dans un autre personnage, en
voleur avec menottes entre deux gendarmes à Saïgon, où il était
appréhendé " pour vol dans les pagodes. "
(Lettre à Marie Canavaggia).
* " Céline avait à dire des choses
importantes. Il les a dites dans le Voyage...
Après, il n'avait plus rien à dire. Il a recommencé.
Mais l'expérience humaine qui faisait la base solide du
Voyage relève de l'intensité particulière de la
névrose. Ce qui s'est maintenu, ce sont les moyens. Même
dans les derniers romans, les moyens sont encore
énormes. On a alors l'impression d'un Rabelais qui
n'aurait rien à dire mais qui aurait toujours à sa
disposition ces cascades d'adjectifs extraordinaires.
Le personnage de Céline après le Voyage au
bout de la nuit est quelque chose à mi-chemin entre
le talent d'expression d'un artiste extraordinairement
doué et la verve d'un chauffeur de taxi. "
(Frédéric
Grover, Six entretiens avec André Malraux, 1978, dans
Spécial Céline n°8, E. Mazet).
*
Thierry MARIANI (membre à partir de 1976 du RPR, UMP, LR, député de Vaucluse, des Français de l'étranger
entre 1993 et 2017, secrétaire d'Etat puis ministre des Transports de 2010 à 2012. Figure de la Droite populaire
au sein de l'UMP, se rapproche du Rassemblement
national, député européen sur la liste RN en 2019) : "
Le 3 juin dernier sur France
Info, le candidat RN aux régionales Thierry
MARIANI déclarait : " Je préfère aider un groupe
qui s'occupe de perpétuer les traditions provençales que
SOS Méditerranée ". Il opposait ainsi les
associations provençales à une association humanitaire
dont le travail remarquable consiste à récupérer les
malheureux jetés sur les routes maritimes pour les
amener à bon port. Comment être surpris quand la même
personne avouait dans une interview donnée au magazine
L'Express le 08/06/2011 collectionner avec
gourmandise les œuvres originales de Louis-Ferdinand
Céline qui, rappelons-nous décrivait ses "
compatriotes " méridionaux de la façon suivante : "
Zone Sud, peuplée de bâtards méditerranéens, de
Narbonnoïdes dégénérés, de nervis, Félibres gâteux,
parasites arabiques que la France aurait eu tout intérêt
à jeter par dessus bord. Au dessous de la Loire, rien
que pourriture, fainéantise, infect métissage négrifié
". (Novembre 1942). "
" Jusqu'où peut aller la calomnie du journal communiste La
Marseillaise quand il s'agit de dénigrer le candidat
RN en rapprochant ses propos sur Céline tenus en 2011,
avec ceux de l'écrivain tenus en 1942... du grand art !
" (M.M.)
(La Marseillaise, La Provence est un humanisme, 18 juin 2021).
* Charles
MAURRAS (1868-1952, journaliste, essayiste, poète et homme politique, chef de file de l'Action Française) : " Il reprend les
choses de César. (...) Ni Berlin ! Ni Moscou ! Il est très fier de cet
adage. Il y tient comme à ses prunelles. Ca vous prend un petit air
catégorique... Un petit air seulement... Il ne dit pas notre pétrarquiste
la moitié des choses... (...) Peut-on réconcilier l'Europe ? L'unir pour
l'amour du latin ? Tout est là.
Je ne crois pas. Il faut des raisons
plus solides, des raisons de force, d'armées, de foi nouvelle, de race
pour unir. Le latinisme est un lien lycéen, un lien de narcissisme
académique, de mutuelle admiration pour brillants lauréats du Concours
général. "
(L'école des cadavres, page
252).
* René MAYER (radical-socialiste, ministre de la
justice 1895-1972) : " Monsieur le Ministre, / J'ai pris la liberté de
vous écrire parce que j'essaie de faire comprendre à la justice
française que je ne suis ni un traître, ni un antisémite (bouffeur
d'israélites) ni vendu, ni vendable, mais simplement un Français
pacifiste, patriote, folkloriste, ex-partisan des Etats-Unis
d'Europe... (...) Vous aurez peut-être l'amabilité de la parcourir mon
dossier, Monsieur le Ministre, vous verrez si ils sont tirés par les
cheveux mes crimes.
Ah, on m'en a communiqué la liste ici, en cellule,
j'ai eu la honte d'avoir à réfuter toutes ces abominables divagations
devant une police étrangère. Epaulée du reste par le Ministre de France
à Copenhague, un dénommé Charbonnière, mulâtre et vichyssois, qui
espérait bien m'envoyer à Montrouge et passer ainsi résistant. Quel
guignol - et Grand Guignol. / Je suis obligé de moucher périodiquement
L'Humanité en rappelant à ces chiens que le Voyage au bout de la
nuit à été traduit sur ordre des Soviets par Aragon et Triolet, ça
les fait taire. (...) / En vous assurant, toutefois, de mon parfait
patriotisme et de ma très haute considération. / L. F. Céline. "
(Lettre
26 novembre 1949, Lettres Pléiade 2010).
*
Danièle MITTERRAND (1924-2011, épouse de F.
Mitterrand, président de la République) : " J'ai continué
ma carrière en photographiant les
grands de ce monde, de Gaulle, Pompidou, Chet Baker,
Malraux, Brigitte Bardot, etc. Dans les années 1980, une
amie de Danièle MITTERRAND a organisé une grande
rétrospective de mon travail dans une galerie
parisienne.
Au moment d'exposer les photographies, elle me précise :
" Luc, tu comprends, évite les clichés à problèmes,
je ne veux pas de scandale au vernissage. " Un peu
gêné, je lui dis : " Bon d'accord, je vais enlever
les photographies de Céline. " Surprise, elle me
répond : " Céline ? oh non, tu peux le laisser. "
(Luc Fournol, photographe, D'un Céline l'autre, D. Alliot, R. Laffont,
Bouquins, p.972).
* François
MITTERRAND (1916-1996, homme d'Etat français, Pdt de la République de 1981 à
1995) : " Lui aussi. - Les bouquinistes des quais de la Seine
rapportent qu'à
l'automne dernier, François MITTERRAND
recherchait les " pamphlets " de Céline.
On peut espérer qu'il n'a pas
rencontré des militants du M.R.A.P. qui, sous la férule de leur dirigeant
Mouloud Aounit, militent, constat d'huissier à l'appui, pour que ces
textes maudits ne soient plus exposés sur les quais. "
(BC, mars
1996).
* " En
tout cas, j'aime le
Voyage au bout de la nuit, La colline inspirée
ou les Religions et les philosophies de l'Asie
Centrale, dont les auteurs ne sont pas spécialement
de gauche !
Je vais payer devant le tribunal de la gauche ! "
(François Mitterrand, Paris-Match, 14 avril 1988. Source Présent).
*
Frédéric MITTERRAND (ministre actuel de la
Culture) : " Frédéric MITTERRAND ayant dans Télépoche (8 août
1992) tenté de salir Arletty, la présentant notamment comme ayant fait
partie de " cette droite extrême qui collabora honteusement avec
les nazis " (!), s'est attiré ce droit de réponse publié
intégralement le 31 août : - "... Arletty n'a jamais appartenu à une
quelconque idéologie, que ce soit avant, pendant ou après l'Occupation.
Seuls les êtres la retenaient, pas leurs opinions politiques.
Avoir
été l'amie et l'inspiratrice de Céline n'a pas fait d'elle une femme d'
" extrême droite ", pas plus qu'avoir été l'ami et l'inspiratrice de
Prévert n'a fait d'elle une femme d' " extrême gauche ". Irréductible,
inclassable, irrécupérable, n'appartenant à personne et ne suivant que
son cœur, Arletty est demeurée indépendante et libre (...) refusant
aux gouvernements de la Ve République, de " droite " comme de " gauche ",
la Légion d'honneur qu'ils lui ont successivement proposée. " Pour les
ayants droit : Madame Paul Bathiat. Pour les amis et proches : Monsieur
Alain Bourla. "
(B.C. n° 122, p.3).
*
Jean MOULIN (haut fonctionnaire, préfet
d'Eure-et-Loir, héros de la Résistance, 1899-1943) : "
On ignore encore si ce fut avant guerre ou pendant
l'Occupation qu'eut lieu la rencontre - surréaliste s'il
en fut - entre Max Jacob, Jean MOULIN et Céline
chez le docteur Tuset. On en connaît la teneur par un
extrait de lettre envoyée par Max Jacob à son amie
Camille Armel :
" C'est le salon de mon ami
docteur... il y fait chaud, je suis bien parmi les
visages intelligents. A ce moment la porte s'ouvre et
Jean Moulin entre... Il n'était pas là depuis cinq
minutes que l'on introduisait le docteur Destouches,
c'est-à-dire Céline lui-même. Notre hôte savait que
Céline et moi avions des idées opposées auxquelles nous
tenions farouchement, et Jean Moulin avait les siennes,
et il eut un drôle de sourire... vaguement inquiet...
Cependant, rien ne se produisit. Céline et Jean Moulin
étaient intelligents : oh ! combien... moi, un peu... et
du choc des idées ne jaillit qu'une lumière douce. Nous
avons parlé magie, prémonition, graphologie... moi, je
crois au langage des mains, Céline était à peu près de
mon avis et Jean Moulin m'approuvait. "
(E. Mazet et P. Pécastaing, Images d'exil, Du Lérot, 2004, p.256).
*
Charles PASQUA (député, sénateur des Hauts-de-Seine,
ministre de l'intérieur RPR) : " Le Médecin de Meudon
: tout le début du
chapitre (chapitre X ) est consacré à Céline.
Iconographie : photos de Céline à Meudon, de sa maison,
de Bébert, de Marcel Aymé et d'Antoine Blondin, ainsi
que la reproduction de la signature de Céline et de son
acte de naissance.
Dans sa
préface, Charles PASQUA évoque Céline :
" imprécateur génial de la banlieue, " paillasson devant
la ville. "
(Philippe Barthelet, Les Ecrivains
et les Hauts-de-Seine, L'Année Céline 1995).
* Philippe PETAIN
(Henri, Philippe, Benoni, Omer, Joseph, 1856-1951,
militaire, vainqueur de Verdun, diplomate, homme d'Etat
du 17 mai 1940 au 20 août 1944) : " Le Maréchal Bedain... Monsieur le Maréchal PETAIN, ce n'est pas aux deux quarterons de quadragénaires artérieux
combattants, fléchis, perclus, éclopés rhumatoïdes, émergés par miracle
de nos sempiternels charniers franco-allemands qu'il faut maintenant stentoriser vos trop bouleversants Gardes à vous ! "
(L'école des cadavres, p.216).
* Ou bien
alors... " ...on pourra dire tout ce qu'on voudra, je peux en parler à
mon aise puisqu'il me détestait, PETAIN fut notre dernier roi
de France. " Philippe le Dernier " ... la stature, la majesté, tout
!... et il y croyait !... d'abord comme vainqueur de Verdun... puis à
soixante-dix ans et mèche promu Souverain. "
(D'un château l'autre, Gallimard, 1957,p.137).
* " Le maréchal
PETAIN, qui n'aimait pas Céline, refusera de le
saluer tout le temps de leur séjour commun à
Sigmaringen. En novembre 1944, quand le docteur Ménétrel,
médecin personnel du Maréchal, sera écarté par les
Allemands, le nom de Céline est proposé pour le
remplacer. Informé, le Maréchal aurait répondu : " Eh
bien je préfère mourir ! ".
(D'un Céline l'autre, David Alliot, Robert Laffont, Bouquins, 2011,
p.81).
* Edouard
PHILIPPE (haut fonctionnaire, homme d'Etat, Premier
ministre depuis le 15 mai 2017) : " Le Premier ministre
Edouard PHILIPPE s'est prononcé dimanche en
faveur de la publication des pamphlets antisémites de
Louis-Ferdinand Céline, qui fait débat en France, mais à
condition qu'elle soit soigneusement accompagnée. "
" Je n'ai pas
peur de la publication de ces pamphlets, mais il faudra
soigneusement l'accompagner " a déclaré le chef du
gouvernement dans un entretien au Journal du Dimanche.
" Il y a d'excellentes raisons de détester l'homme, mais
vous ne pouvez pas ignorer l'écrivain ni sa place
centrale dans le littérature française ", a estimé ce
féru de littérature.
(AFP, 7 janvier 2018, Accueil Littéraire).
* Pierre POUJADE
(1920-2003, Fondateur de l'Union de
défense des commerçants et artisans (UDCA) en 1953, le mouvement
poujadiste atteint son apogée en 1956 lors des élections législatives.
Sa critique virulente de Pierre Mendès-France, mêlée d'antisémitisme,
lui valut de la part de l'Express le surnom de Poujadolf.
Céline ironise : " - je ne suis pas le genre POUJADE , je
découvre pas les catastrophes 25 ans après, que tout est fini, rasibus,
momies !... " (Bibliographie, AC, 2004,
dans Dictionnaire des personnages, 2009).
* Paul RASSINIER (pacifiste, militant
communiste, puis socialiste, prisonnier à Buchenwald et Dora-Mittelbau,
auteur du Mensonge d'Ulysse, 1906-1967) : " Lettre à en-tête, Dr
L.-F. Destouches, 25 ter Route
des Gardes, Meudon (S. & O.) /
Oui certainement cher ami et très flatté mais je compte bien sur vous
pour éjecter de ce comité
(1), hystérique, arrivistes et plus
simplement bourriques. / Ils sont inévitables, je le sais et
vous le savez, et tout bourrés de cent propositions louches. / Le Musée
(2)
ne peut pas faire de mal, mais les publications ?
(3)
attention ! /
La hantise des agités et des poulets, des veuves abusives et troufignoleurs d'obsèques... et faussaires ! vous connaissez
l'espèce !
(4)
/ A vous bien amicalement.
1. Comité fondateur de l'Association des
Amis d'Albert Paraz. - 2. L'association prévoyait la création d'un
Musée Albert Paraz à Vence. - 3. Publications des manuscrits posthumes,
en 1958 l'association publia Le Menuet du haricot. - 4.
Allusion aux recherches historiques de Rassinier sur la seconde guerre
mondiale, et, plus particulièrement, sur la question des " chambres à
gaz ". " BC n°7, mars 1983).
* " Je
suis mal placé pour en parler étant donné que je suis à
fond, à 150 % pour lui. D'une manière générale, je
déteste le procès politique qui ne signifie rien : on
condamne des hommes comme traîtres à la Patrie et on les
hisse sur un piédestal parce qu'ils trahissent
l'humanité... Ces choses me dépassent. Mon opinion est
1° Que le procès que l'on fait à Céline est une saloperie.
2° Que le sort qui lui est fait est inhumain.
3° Que les deux choses servent des intérêts de classe, notamment les gens
qui le frustrent de ses droits d'auteur, et l'Etat
français qui lui a supprimé sa pension après avoir
confisqué ses livres.
4° Que c'est le procès des bénéficiaires de l'opération qu'il faut faire.
"
(Réponse à une enquête sur le " procès Céline " organisée par Maurice
Lemaître et lancée par Le Libertaire, numéros du 13 et
du 20 janvier 1950, dans C'est un Rêve n° 9/10 Spécial
Céline).
* Gilbert Renault dit
le Colonel RÉMY (1904-1984, Patron du
Mouvement de Résistance en zone occupée) : " Sachant qu'Henri
Mahé, (peintre, auteur de La Brinquebale
avec Céline) , était sensible à
l'alcool, Céline le soûlait, puis s'appliquait à le mettre en fureur, et notait
soigneusement les mots que sa colère lui faisait prononcer, issus d'un
vocabulaire parfaitement inédit, pour s'en attribuer l'invention dans
ses manuscrits à venir. En effet, quand Henri Mahé ne trouvait pas le
terme qu'il fallait, il l'imaginait de toutes pièces, d'une façon si
sûre qu'on comprenait ce qu'il voulait dire. "
(Témoignage confié à
Eric Mazet, BC n° 25, septembre 1984).
* " Je
suis content que vous ayez vu Céline. Vous connaissez mon opinion sur
le sort qui lui est fait alors que tant et tant de petits saligauds ou
de petits opportunistes se promènent en liberté ou tiennent même le
haut du pavé. Il est des cas où l'injustice honore ceux qui en
souffrent, si d'autres en profitent. "
(Lettre à Mahé, le 24 juillet
1949).
*
François RUFFIN (journaliste, essayiste, réalisateur
et homme politique, député France insoumise
depuis le 18 juin 2017) : "
-Avez-vous déjà apprécié un
écrivain de droite ?
Oui, par exemple Soljenitsyne qui est plutôt un homme de
droite […] il est évident que Céline est un des très
grands auteurs de ce siècle et je dirais que j’apprécie
ce que j’appelle les fils de Céline, c’est à dire ceux
qui ont utilisé l’oralité…
Il y a eu des précurseurs de Céline, Henri Calet et ainsi de suite dans
toute la tradition du roman populiste qui ont oralisé
l’écrit mais Céline en est quand même un point marquant
et il y a des fils de Céline…
(Remède à la mélancolie sur France Inter, 16 juin 2019, in Archives
Louis-Ferdinand Céline).
*
Nicolas SARKOZY : " La lecture m'offre mes seules plages de
calme. Tenez voilà un homme qui n'était qu'un médiocre médecin de
banlieue.
Un jour,
il écrit Voyage au bout de la nuit. Quatre (sic) éditeurs
refusent son manuscrit, un cinquième l'accepte. Le voilà devenir autre
chose. Cela me fascine ! Cette action qui consiste à donner plus, ce
ressort qui vous pousse à vous surpasser, à aller plus loin, à créer et
agir par passion. Tout est là ! "
(L'Officiel homme, septembre 1996).
* " Ma bible,
c'est Céline. Quand j'ai un peu de temps libre, c'est surtout Céline,
mon écrivain préféré, que je lis ou relis. Je
possède ses œuvres complètes dans la Pléiade. Souvent elles
m'accompagnent dans mes déplacements lointains. "
(Le Figaro magazine, juin 2006).
* " Mais le président, à qui ses
collaborateurs ont offert un autographe de l'écrivain pour son 53e
anniversaire, en janvier 2008, ne se contente pas de célébrer les
mérites du trop fameux Voyage. Plus audacieux, il lui est arrivé de
confesser son penchant pour Nord, un roman paru en 1960 et
considéré par les céliniens comme le sommet de l'œuvre avec D'un
château l'autre.
Un penchant politiquement très
incorrect, car, entre Voyage et Nord, Céline a signé des
pamphlets antisémites (dont Bagatelles pour un massacre) et
s'est réfugié dans l'Allemagne nazie à la fin de la guerre. Et Nord
contient nombre de passages où affleure, sous une plume géniale, un
racisme à peine voilé. "
(Jérôme Dupuis, L'Express.fr, 18 juin 2009).
*
Christian SAUTTER (membre du parti socialiste,
secrétaire général adjoint de l'Elysée en 1982, nommé
Préfet de l'Ile-de-France et de Paris en 1990) : " (...)
Pour être effective, la mesure doit être signée par le
Préfet d'Ile-de-France, Christian SAUTTER, lequel
ne compte pas spécialement parmi les céliniens
frénétiques. Saisi par des représentants de la
communauté
juive
et des associations de résistants qui s'estiment
outragés, SAUTTER, début avril, les apaise en
leur faisant clairement savoir sa totale objection de
conscience. Il leur écrit : " Marqué par la lecture
de Bagatelles pour un massacre - le grand pamphlet
antisémite de Céline - je puis vous assurer que j'exclus
d'apposer ma signature au bas d'un tel texte. "
Offensif, SAUTTER évoque même " les valeurs
éternelles de la Résistance, qui ont été bafouées par
des hommes tels que Céline. "
On devine ici
l'embarras du vice-Premier ministre, Jack Lang, chargé
de la Culture, de l'Education, de la Communication et de
la gloire tontonesque, d'abord favorable à
l'inscription. Contré par un fonctionnaire, Jumping Jack
n'est naturellement pas sans ressources : légalement, il
peut seul décider d'un " classement " pur et simple de
la maison. Le pavillon de Céline monument historique ?
Un peu délicat. A l'affrontement, Lang préfère bientôt
la retraite, façon réforme Jospin. Depuis peu, ses
conseillers multiplient les coups de fil aux
associations de protestataires sur le mode : " Rien
ne sera décidé à propos de la maison de Céline. Oublions
tout, évitons les malentendus. " C'est aussi une
méthode de gouvernement. Mais pour onze mois seulement.
"
(La maison de Céline / D'un classement l'autre, Le
Canard enchaîné, 6 mai 1992).
*
Robert SPIELER (alsacien, ancien député, Délégué
général de la Nouvelle Droite Populaire) : " Il y
a 50 ans disparaissait Louis-Ferdinand Céline, le plus
grand écrivain du XXe siècle. Son nom figure, ou plutôt
figurait, dans le recueil des célébrations nationales
2011 édité par le ministère de la Culture. Fureur,
glapissements, hystérie... Serge Klarsfeld, président de
l'Association des fils et filles de déportés juifs de
France exige de Frédéric Mitterrand, ministre de la
Culture, " le retrait
immédiat
de ce recueil et la suppression dans celui qui le
remplacera des pages consacrées à Céline ". Céline est
en effet non seulement l'auteur du Voyage au bout de
la nuit et de Mort à crédit, mais aussi de pamphlets
antisémites tels Bagatelles pour un massacre et
l'Ecole des cadavres. Klarsfeld menace. " S'il ne
désavoue pas la décision de le faire figurer dans les
célébrations nationales, nous attendrons que le Premier
ministre et le Président de la République prennent
position. Notre réaction va être dure ". Et Klarsfeld de
rappeler que la Licra et lui-même avait déjà fait plier
François Mitterrand qui faisait déposer une gerbe de
fleurs sur la tombe du Maréchal Pétain, tous les 11
novembre, honorant par ce geste le héros de Verdun.
Mitterrand finira par y renoncer en 1993.
Même Philippe
Sollers, écrivain de gauche, est scandalisé de cette
insupportable arrogance. Voila ce qu'il déclare : " Il
est insensé qu'un citoyen (Serge Klarsfeld) demande au
Président de la République de retirer un auteur de
l'importance de Céline (...) " Et de rajouter : " C'est
une façon de jouer avec le feu extrêmement dangereuse ".
On ne le lui fait pas dire. A propos d'antisémites, une
petite offrande à Serge Klarsfeld. Non, pas un extrait
de Céline, mais celui d'une haute figure de la
République socialiste et franc-maçonne, Jean Jaurès, qui
déclarait le 1er mai 1895, à La Dépêche de Toulouse
: " Dans les villes, ce qui exaspère le gros de la
population française contre les Juifs, c'est que par
l'usure, par l'infatigable activité commerciale et par
l'abus des influences politiques, ils accaparent peu à
peu la fortune, le commerce, les emplois lucratifs, les
fonctions administratives, la puissance publique (...)
ils tiennent une grande partie de la presse, les grandes
institutions financières, et, quand ils n'ont pu agir
sur les électeurs, ils agissent sur les élus ". Alors,
Jean Jaurès bientôt à la trappe, comme Céline ? "
(L'insupportable police de la pensée a encore frappé,
blog de la nouvelle droite populaire, 24 janvier 2011)
* Simone VEIL
(née Jacob, 1927-2018, magistrate et
femme d'Etat française) : "
Publié
le 30/06/2018. Laurent Pfaadt, biographe : « Simone
Veil était déjà entrée de son vivant au Panthéon des
Français »
C'est demain
que Simone Veil fera son entrée au Panthéon, avec
son mari Antoine. Retour sur la vie de cette « grande
femme » avec Laurent Pfaadt, auteur d'une
biographie, parue en 2011, et qui l'avait rencontrée à 5
reprises pour son livre.
Que retenez-vous
de vos échanges avec elle ?
Une anecdote, qui dit
tout d'elle, qui avait une carapace d'airain
qu'il était impossible de franchir. Elle me
raconte qu'un jour elle se rend dans une
librairie avec un de ses petits-enfants auquel
elle dit de prendre le livre qu'il veut. Le
gamin part faire son choix et revient avec «
Voyage au bout de la nuit », de Louis-Ferdinand
Céline, auteur génial et antisémite.
Elle me raconte avoir marqué un temps d'arrêt avant de déclarer à
l'enfant : « On le prend ». Elle chérissait
par-dessous tout la liberté et l'ouverture
d'esprit.
Décédée le 30 mai
2017, à l'âge de 90 ans moins quelques jours,
Simone Veil entre demain dimanche au
Panthéon avec son mari Antoine. La cérémonie est
à suivre à partir de 10 h 30 sur les chaînes de
télévision, heure à laquelle le cortège quittera
le mémorial de la Shoah pour rejoindre la rue
Soufflot. Pour aller plus loin, à lire :
« Simone Veil, une passion française
», de Laurent Pfaadt, publié en 2011 chez City
éditions. 283 pages.
(ladepeche.fr, 1er juillet 2018).
*
Pierre VIAL (universitaire, homme politique
d'extrême-droite, fondateur du mouvement Terre et Peuple) : " Le Voyage est
aujourd'hui dans la Pléiade. C'était l'une des dernières attentes de
Céline, à la fin de sa vie.
L'écrivain maudit avait le souci de voir
consacrée par la prestigieuse collection une œuvre dont il n'avait
jamais douté qu'elle marquerait d'une empreinte ineffaçable,
l'histoire de la littérature. "
(National Hebdo, 19-25 oct. 1995).
*
Dominique de VILLEPIN (homme politique, diplomate et
écrivain, premier ministre de J. Chirac) : "
Céline a de nouveau battu des
records aux enchères cette année. Après la vente d'un
exemplaire d'exception de Voyage au bout de la nuit
à plus de 160 000 € en octobre dernier,
la côte de Céline reste décidément toujours au plus haut
et continue d'attirer
collectionneurs,
marchands et spéculateurs.
Tout droit sorties de la bibliothèque de Dominique de
VILLEPIN, ancien premier ministre, plusieurs pièces
céliniennes se sont vendues le 28 novembre à Paris : «
Cette première journée de la vente de la bibliothèque
de l'ancien Premier ministre a vu les enchères
s'enflammer, dans une ambiance plutôt feutrée, la
majorité des enchérisseurs suivant la vente par
téléphone ou à distance. Parmi les lots qui ont fait
sensation, l'un des très rares exemplaires de la thèse
de médecine de Louis-Ferdinand Céline, dédicacée à
Lucien Descaves (juré Goncourt à qui le romancier a
dédié Mort à crédit) s'est envolée à 42 000
euros, soit le double de son estimation.
Plus fort encore, une
carte postale envoyée par le même Céline du Front, en
1914, à ses parents, est montée jusqu'à 13 000 euros.
Et l'exemplaire de La Condition humaine que
Malraux a dédicacé à Céline a atteint la somme
faramineuse de 46 000 euros... Apparemment, les
céliniens étaient au rendez-vous. [...] ».
(Jérôme DUPUIS,
L' Express, 28 novembre 2013).
*
Laurent WAUQUIEZ
(homme politique,
président des Républicains et de la Région
Auvergne-Rhône-Alpes) : " Et Céline ou Proust ?
"
Céline. Je chéris son humour féroce, son style
étincelant, sa façon de voir là où plus personne ne
voit. J'en sais les détours obscurs. Mais Céline pose
l'énigme de la noirceur.
(Le Point, 11 mars 2018, dans Spécial Céline n° 29).
|