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LES AUTEURS AMÉRICAINS et
CÉLINE. |
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Paul Auster (écrivain
américain) : Ce n'est " pas
une bonne idée " de mettre à
l'écart les écrits "
épouvantables " de
Louis-Ferdinand Céline a
déclaré vendredi l'écrivain
américain Paul Auster, après
l'annonce de Gallimard de
suspendre la réédition des
pamphlets antisémites.
Faut-il publier de nouveau
Bagatelles pour un massacre
et d'autres pamphlets
antisémites comme
l'envisageait Gallimard ? "
Je ne sais pas,
peut-être, ils étaient
partout, et je crois, oui,
finalement " a déclaré
Paul Auster en français, sur
France Inter.
" Parce c'est un grand
écrivain, un grand écrivain
qui a fait des erreurs de
jugement, mais je crois
qu'il faut comprendre tout
sur lui, et de supprimer ces
écrits, ce n'est pas une
bonne idée, même si c'est
choquant et dégoûtant ",
a ajouté l'écrivain, qui
recevait le prix du livre
étranger France Inter/JDD.
" C'est un écrivain que
j'aime beaucoup, surtout ses
romans bien sûr ",
a-t-il ajouté, qualifiant
Bagatelles pour un massacre
et d'autres textes d' " épouvantables
".
(Le Point.fr, 12 janvier
2018). |
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Allan Bloom (philosophe
américain
1930-1992):
" Le seul écrivain qui
n'offre aucune prise au
charcutage de nos critiques
marxistes, freudiens,
féministes,
déconstructionnistes ou
structuralistes, qui ne
propose à nos jeunes ni
pose, ni sentimentalité, ni
soporifiques, est justement
celui qui a le
mieux exprimé la façon dont
la vie se présente à un
homme prêt à s'interroger
courageusement sur ce que
nous croyons et ce que nous
ne croyons pas :
Louis-Ferdinand Céline.
C'est un artiste beaucoup
plus doué et
un observateur beaucoup plus
perspicace que Thomas Mann
ou Albert Camus, pourtant
bien plus célèbres que lui.
"
(L'âme désarmée, Julliard,
1987). |
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Henry Miller (romancier
américain 1891-1980): "
Céline m'a fasciné.
Quelques années plus tard je
l'ai relu, cette fois en
anglais. Ce n'était pas la
même chose.
Céline est intraduisible.
Poussé par mon
enthousiasme pour Céline,
j'ai essayé de
l'interpréter à mon
instructeur. Mais il était
obstiné. Rien ne pouvait le
convaincre qu'un auteur qui
écrit dans un tel langage
méritait d'être lu... Malgré
mon admiration pour Céline,
je ne l'ai jamais rencontré.
Même pendant la période
quand j'habitais Clichy. "
(10/18, J'suis pas plus con
qu'un autre,
réédition, 1993).
* " L. F. Céline : " Au
confrère :
- Je vais être bien content
à lire votre Tropic.
- Déjà ce que j'ai parcouru
m'intrigue et me donne bien
envie de
tout connaître. Puis-je me
permettre une toute petite
indication dans un genre que
je connais assez bien.
Soignez bien votre
discrétion.
Toujours plus de discrétion
! Sachez avoir tort - le
monde est rempli de gens qui
ont raison - c'est pour cela
qu'il écœure. - Bien à vous.
L.-F. Céline. "
(Lettre à Henry Miller,
suite à la réception de "
Tropic of Cancer ",
octobre 1934). |
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George Santayana
(philosophe, poète,
critique littéraire
américain 1863-1952): "
Grand Hôtel, Rome, / Le 2
mai 1941. / ... Pour la
lecture, les ressources sont
assez limitées...
Je peux me procurer tous
les classiques
latins-italiens, et le Prof.
Guzzi en particulier m'a
envoyé deux bons
ouvrages de lui, sur
Giordano Bruno et sur Saint
Augustin.
Mais je suis dans
l'ignorance de ce qui
s'écrit en ce moment.
Par exemple, je ne trouve
pas le nouveau livre de
Céline. Les Beaux Draps,
non parce que c'est un livre
antisémite mais parce
qu'aucun livre n'est importé
de France actuellement et je
n'ai personne à Paris pour
me l'envoyer
personnellement...
Céline m'enthousiasme, non
par son
antisémitisme, mais par sa
langue rabelaisienne.
Si vous pouviez m'envoyer
Les Beaux
Draps,
ou tout livre qu'il a pu
publier entre celui-ci et
L'Ecole des Cadavres, je
serais très heureux de
l'avoir... "
(Extrait d'une lettre
envoyée à Daniel Cory,
L'Herne n°5, 1965). |
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Frédéric Prokosch (écrivain
américain,1908-1989) :
" J'adore les livres de
Céline. J'ai été très
influencé par lui, bien que
son univers soit bien
différent du mien.
Le Voyage au bout de la
nuit m'a inspiré. Céline
écrit comme on parle,
ses livres communiquent une
énergie quasi électrique.
Il m'a aidé à réduire mon
style à un niveau plus
parlé, à écrire de façon
plus " détendue ".
C'est vraiment un
merveilleux romancier, et il
est absurde de penser qu'il
faille juger ses livres à
partir de ses opinions. "
(Le Figaro littéraire, 6
novembre 1989). |
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Philip Roth (écrivain
américain) :
" A vrai dire, en France,
mon " Proust ", c'est Céline
! Voilà un très grand
écrivain.
Même si son antisémitisme
en fait un
être abject, intolérable.
Pour le lire, je dois
suspendre ma
conscience juive, mais je le
fais, car
l'antisémitisme n'est pas au
cœur de ses livres, même
D'un château l'autre.
Céline est un grand
libérateur.
Je me sens appelé par sa
voix. "
(Entretien de Philip Roth
avec Jean-Pierre Salagas, La
Quinzaine littéraire, 16
juin 1984, BC n° 156,
septembre
1995). |
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Dan Fante (de son vrai nom
Daniel Smart Fante, écrivain
américain.
Fils de l'écrivain
américain John Fante,
romancier, poète et
dramaturge, un des
représentants de
l'underground littéraire aux
USA, 1944-2015) :
" Les écrivains comme
Céline, qui parlent de cœur
à cœur, sont ceux que
j'admire.
Le style de Céline est
empreint d'humanité. Il a eu
une grande influence sur
Bukowski. "
(Le Monde des livres, 5
février 2014). |
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Charles Bukowski (écrivain
américain d'origine
allemande 1920-1994): " Avec
Pulp, publié quelques
mois avant sa mort, Charles
Bukowski rend hommage au
roman noir et à... Céline.
Livre drôle et douloureux où
l'auteur condamné par la
leucémie, met en scène sa
propre mort.
Coursé par une
extraterrestre et hanté par
un certain moineau écarlate,
Bukowski laisse se déchaîner
son énergie, sa poésie. Une
dernière fanfaronnade avant
d'y passer. Un bras
d'honneur, ou plutôt un
doigt tendu, le geste
obscène qui humilie que lui
assène Céline lorsqu'il lui
échappe une fois de plus. "
(J.P. Pennaneac'h, Pulp,
Grasset, 1995).
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William S. Burroughs
(romancier et artiste
américain, 1914-1997)
Associé à la Beat
Generation et à ses amis
Jack Kerouac et Allen
Ginsberg, connu pour ses
romans hallucinés mêlant
drogue, homosexualité et
anticipation). Fasciné par
les deux premiers romans de
Céline, Burroughs publie son
deuxième livre dans une
prose " épileptique "
Naked Lunch (Le Festin
nu) en 1959. Mais avant il a
voulu voir " la bête ".
Au printemps 1958, il s'est
installé avec Ginsberg et
Corso à l'hôtel de Mme
Rachou, 9 rue Gît-le-Cœur en
plein Quartier latin. Michel
Mohrt, qui était lecteur
chez Gallimard pour la
littérature américaine,
servit d'entremetteur. Il
était un des rares Français
à s'intéresser à la Beat
Generation et voulait
les interviewer pour le
Figaro littéraire.
Ce 8 juillet 1958 seul
Burroughs et Ginsberg se
présentèrent devant la
célèbre grille du 25 ter
route des Gardes. La
conversation dura deux
heures. Burroughs
lui offrit
Junky et Ginsberg
Howl plus un exemplaire
de Gasoline pour
Corso.
(François Lecomte,
Meudon 8 juillet 1958,
Présent littéraire, samedi
25 juillet 2020). |
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Jack Kerouac (écrivain et
poète américain,
1922-1969):
" J'affirme qu'il était un
écrivain d'une intelligence
et d'un charme suprême, et
que nul ne peut lui être
comparé. Il a une nfluence
très importante sur
l'écriture d'Henry Miller,
soit dit en passant, ce ton
moderne et flamboyant qui
envoie valser la rancœur de
l'horreur, cette douleur
sincère, ce haussement
d'épaules et ce rire de
rachat.
Il a même fait rire et
pleurer Trotsky.
La crise politique de notre
temps n'est pas plus
importante que la crise
turque de 1822, à l'époque
où William Blake écrivait
ses lignes sur l'Agneau.
Camus ferait changer la
littérature en simple
propagande avec ses discours
sur l' " engagement ".
Je ne me souviens que de
Robinson... Je ne me
souviens que du Docteur en
pleine miction au bord de la
Seine... Moi-même, je ne
suis qu'un ex-marin, je ne
fais pas de politique, je ne
vote pas.
Adieu, pauvre souffrant,
mon docteur. "
(Lettre de Kerouac à
propos de Céline,
Zentropa, 16
nov. 2009). |
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Beat Generation,
mouvement littéraire et
artistique né dans les
années 50-60 aux Etats-Unis.
William
S. Burroughs, Allen
Ginsberg, Jack Kerouac sont
les précurseurs de ce
mouvement, de la libération
sexuelle et du mode de vie
de la jeunesse des années 60
celle de la Beat
Generation, " qui a
ébranlé la société
américaine dans ses
certitudes ".
Elle a directement inspiré
aussi bien les mouvements de
mai 1968 que l’opposition à
la guerre du Vietnam, ou les
hippies de Berkeley et
Woodstock.
La Beat Generation a
aussi contribué à enrichir
le mythe américain. |
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BOCKRIS -
Si je ne me trompe, tu as
rencontré Céline peu de
temps avant sa mort ?
BURROUGHS
- Cette expédition pour voir
Céline a été organisée en
1958 par Allen Ginsberg qui
avait eu son adresse par
quelqu'un. C'était à Meudon,
de l'autre côté de la Seine
exactement. Nous avons fini
par trouver un bus qui nous
a déposés à un carrefour
indiquant de nombreuses
directions : "
Tout droit, messieurs... "
Nous avons marché sur cinq
cents mètres dans ce
voisinage de banlieue en
pente, petites maisons
minables recouvertes de
crépi effrité - cela
ressemblait un peu aux
faubourgs de Los Angeles -
et soudain nous avons
entendu une cacophonie de
chiens qui aboyaient. Des
gros chiens, vous pouviez le
deviner d'après les
aboiements. " Ça
doit être là ",
a dit Allen.
Céline est arrivé en
criant après ses chiens,
puis il a fait quelques pas
dans l'allée et nous a fait
signe d'entrer. Il semblait
content de nous voir et
manifestement nous étions
attendus. Nous nous sommes
assis à une table dans une
cour pavée à l'arrière d'une
maison de deux étages et sa
femme, qui enseignait la
danse - elle avait une
petite école de danse - a
apporté du café.
Céline ressemblait
exactement à ce à quoi nous
nous attendions. Il portait
un costume foncé, enveloppé
d'écharpes et de châles. De
temps en temps on entendait
les chiens, enfermés dans un
terrain clôturé derrière la
villa, qui hurlaient et
aboyaient. Allen demanda
s'ils avaient jamais tué
quelqu'un et Céline répondit
: " Non,
je les garde juste pour le
bruit. " Allen
lui donna quelques livres,
Howl, quelques
poèmes de Gregory Corso et
mon livre
Junky. Céline
jeta un regard négligent sur
les livres et les mit de
côté de façon évidente. Il
n'avait manifestement pas
l'intention de perdre son
temps. Il était là dehors, à
Meudon. Céline pensait qu'il
était le plus grand écrivain
français, et personne ne
faisait attention à lui.
Alors vous comprenez, il y
avait quelqu'un qui venait
le voir... Il ignorait
totalement qui nous étions.
Allen lui demanda ce qu'il
pensait de Beckett, Genet,
Sartre, Simone de Beauvoir,
Henri Michaux, tous les noms
qui lui passaient par la
tête. Il agitait sa main
fine veinée de bleu en signe
de rejet : " Chaque
année il y a un nouveau
poisson dans l'étang de la
littérature. Ce n'est rien,
ce n'est rien, ce n'est rien
", disait-il en parlant
d'eux.
- Etes-vous bon docteur ?
demanda Allen.
- Ma
foi... je me défends,
répondit-il.
Etait-il en bons termes
avec ses voisins ? Non, bien
sûr.
" J'emmène
mes chiens au village à
cause des juifs. Le receveur
des postes détruit mon
courrier. Le pharmacien
n'exécute pas mes
ordonnances... "
Les aboiements des chiens
ponctuaient ses paroles.
Nous nous sommes carrément
attaqués à un roman de
Céline. Et il nous a dit
combien les Danois étaient
salauds. Ensuite une
histoire sur un débarquement
de bateau pendant la guerre
; le bateau avait été
torpillé et les passagers
étaient hystériques, alors
Céline les mit tous en rang
et leur injecta à chacun une
bonne dose de morphine ; ils
devinrent tous malades et
vomirent partout sur le
bateau.
De l'allée, il nous fit au
revoir de la main tandis que
les chiens grondaient et
sautaient contre la
barrière.
(Victor
Bockris, Avec William
Burroughs, Notre agent au
bunker, Denoël, 1985, in
D'un Céline l'autre, D.
Alliot, 2011, p.1016). |
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THÉÂTRE
ESSAÏON
6 rue Pierre-au-Lard
75004 PARIS
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SEPT - 6 JANV 2026
Mardi 19h
Réservations 0142784642
et
WWW.ESSAION.COM |
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Le JDD
Louis-Ferdinand Céline est
là, sous vos yeux, en chair
et en os : Stanislas de la
Tousche ne joue pas Céline,
il est Céline. La mise en
scène magistrale de Géraud
Bénech nous plonge dans une
sorte d' À la recherche du
temps perdu en plus noir,
plus drôle, beaucoup plus
scatologique. |
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Le Figaro Hors-Série
Grâce à l'énergie du
formidable acteur,
particulièrement juste dans
son rendu de la musicalité
célinienne, de la rythmique
de son ton et de son accent
parisien, et à la mise en
scène de Géraud Bénech, on
oscille entre hilarité et
cœur serré, et on aimerait
que le spectacle dure jusqu'
au bout de la nuit. |
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