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James
Joyce(romancier et
poète
irlandais,1882-1941):
" Je ne sais quels
jean-foutre essayent
en ce moment de me
faire
appartenir à la
lignée Joyce ! Son
enculé... ! Son
élève son plagiaire
presque ! du diable
!
Quelle manie ils ont
tous de cosmopoliter
à tout prix ! le
Français Victor Hugo
élève de Shakespeare
? Lamartine élève de
Schiller ! à tout
prix ! un père
étranger c'est
grotesque !
insupportable !
Je n'ai jamais lu
d'abord qu'une seule
page de Joyce - Ça
m'a suffi. Je ne
méprise pas. Je ne
méprise rien. Mais
il ne me dit rien.
Je ne suis pas un
enculeur de mouches
moi. Je fais des
Chansons - Les cons
des lettres,
abrutis, n'ont pas
encore compris ? Si
je
devais appartenir à
une
lignée
elle serait
strictement
française diantre !
Tallemant ?...
Bruant... peut-être
? Vallès sûrement...
Barbusse... Cette
manie de comparer
une langue création
vivante par
excellence à des
traductions
forcément choses
mortes !! Et le
rythme ? et la
cadence ? qui sont
TOUT ils n'en font
RIEN ! C'est une
entreprise de
destruction en
profondeur que
mènent ces gens... /
A toi. / Ferd "
(Lettre à Paraz du
24 nov.1949, Lettres
Pléiade 2010).
MAUPASSANT
Guy de Maupassant
(écrivain,1850-1893):
"
Les lettres
américaines
sont en retard
d'environ 50 ans sur
les lettres
européennes - qui
ont fait depuis un
demi siècle leur
maladie naturaliste.
Maupassant n'offre
plus pour nous
actuellement aucun
intérêt - tout a été
dit rabâché - en
thèses, en
des cours, en
controverses sur le
sémillant
nouvelliste. Je
crois évidemment que
les romanciers
américains sont
encore à la traîne
de
Maupassant - cela
leur
passera.
Maupassant a été
l'inspirateur de
l'article "
enlevé, sensible,
pimpant " dont tous
les journalistes
actuels, du monde
entier, usent et
abusent - Quant au
fond même, il est
nul.
Comme tout ce qui
est
systématiquement "
objectif " - Tout
doit nous éloigner
de Maupassant - La
route qu'il suivait,
comme tous les
naturalistes, mène à
la mécanique - aux
usines Ford - au
cinéma - Fausse
route ! "
(Lettres 2009,
au
critique américain
Artine
Artinian, 26 août
1938). |
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Jean-Baptiste
Poquelin dit Molière
(dramaturge et
acteur de théâtre,
baptême
1622-1673) : "
Harpagon raisonne
trop à mon gré... Je
délire de joie chez
Molière lorsqu'il
danse, le Bourgeois,
le Sicilien . "
(Lettre à M.
Hindus, 12
juin 1947).
*
" Je ne vois rien de
plus
délectable, dans
Molière, ses plus
divins actes, que
les parties ballées
chantées... C'est
l'achèvement, c'est
la
suprême joie par
dessus tout ! Joie
d'en finir ! Les
anges enlèvent,
précieuses,
cocus, martyrs et
rigodon ! Au ciel
des enfants ! "
(Version C de
Féerie pour une
autre fois, in
Romans IV, appendice
IV, p.880).
JULES ROMAINS
Jules Romains(poète
et
écrivain, 1885-1972,
membre de l'Académie
française 1946) : "
(...) Je ne suis pas
jaloux mais je suis
surpris que
Politiken qui a ses
fiches si BIEN
FAITES n'ait pas
tiqué un petit peu
sur le passé
nettement pro-nazi
de Jules Romains
(tous ses livres
traduits en
Allemagne par les
soins d'Abetz et les
miens interdits). Je
me
dis qu'à Politiken
il y a
décidément quant à
l'odeur de sainteté,
l'orthodoxie, deux
poids et deux
mesures !...
Il est peut-être
inscrit à
Politiken que Jules
Romains en seconde
noces a épousé une
juive, sa dactylo.
Mais
ceci aggraverait
plutôt son cas !
Au reste l'homme
est un
écrivain laborieux,
de labeur
parfaitement
honorable, mais sans
une once
d'inspiration de la
lignée balzacienne -
l'un encore de ces
paranoïaques qui
entendent refaire la
Comédie humaine !
Une
dizaine ainsi par
génération - la
formule fatiguée par
excellence.
Chez Jules Romains
le
Balzac tourne au
Baedeker - même
pesanteur, même
minutie, même
insupportable
pédantisme. / A
bientôt je l'espère
cher Maître./LD. "
(Lettre à
Thorvald
Mikkelsen,
Copenhague le 5
janvier 1947,
Lettres Pléiade
2010). |
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Marcel Proust
(écrivain,
1871-1922) : "
Proust explique
beaucoup trop à mon
goût - trois cents
pages pour nous
faire
comprendre que Tutur
encule Tatave c'est
trop. "
*
" Proust,
mi-revenant
lui-même, s'est
perdu avec une
extraordinaire
ténacité
dans l'infinie, la
diluante
futilité des rites
et des
démarches qui
s'entortillent
autour des gens du
monde, gens du vide,
fantômes de
désirs, partouzards
indécis attendant
leur Watteau
toujours, chercheurs
sans entrain
d'improbables
Cythères. "
(Voyage
au bout de la
nuit, p.74).
*
" Alors, avant
Proust,
pédéraste, c'était
déjà se signaler
drôlement
n'est-ce-pas...
C'était pas bien
vu... Mais alors,
Proust, par son
style, son génie
littéraire
derrière, a rendu
les choses possibles
que les mères ont pu
tolérer la
pédérastie dans leur
famille, en somme,
n'est-ce-pas... On
dit : je suis
pédéraste comme
Proust, moi... comme
Monsieur Gide... y
z'ont fait beaucoup
pour la
pédérastie en la
rendant... en
l'officialisant, en
somme,
n'est-ce-pas...
(...) Alors ça,
naturellement, ça y
z'ont un public pour
eux... Et comme tout
ce monde
pédérastique
fréquente beaucoup
les arts, alors, en
plus, le peintre, le
littérateur
pédérastes, tout ça,
ça colle très
bien... C'est très
artiste... ça fausse
un peu le jugement
qu'on peut avoir sur
Proust, ces
histoires
pédérastiques, cette
affaire de
bains-douches, mais
ces enculages de
garçons de bain,
tout ça, c'est des
banalités...
Mais il en sort que
le bonhomme était
doué...
Extraordinairement
doué... "
(Interview,
Jean
Guenot, Jacques
d'Arribehaude, 6
février
1960, Cahiers
L'Herne
biblio, poche,
1963,1965,1972).
GIDE
André Gide
(écrivain
1869-1951):
" En fait de
création littéraire
de Gide, je n'en
perçois pas l'atome.
Il a du goût, du
discernement, je
crois que c'est un
excellent critique,
rien de plus. "
(Lettre
à Milton Hindus,
1947). |
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STENDHAL |
Stendhal (né Marie-Henri
Beyle, écrivain de la
première moitié du XIXe
siècle 1783-1842) :
" Après tout, Stendhal,
c'est pas grand-chose, pour
dire la vérité...
On l'a monté maintenant en
épingle jusqu'à la gauche...
Vous savez, le type qui
lit, comme
Stendhal, un chapitre du
code civil avant de se
mettre à écrire, eh bien,
c'est pas la peine... Y
transpose pas du tout, vous
comprenez...
Je crois qu'il ne transpose
pas... Ah ! non, mon vieux,
il est au niveau du bon
journalisme, n'est-ce-pas,
pas beaucoup
plus... Non, je ne vois pas
du tout ce qu'il y a là...
Il y a là-dedans des
pisse-froid qui, évidemment,
se retrouvent dans Stendhal,
pourquoi pas ?... Mais c'est
bien méticuleux,
n'est-ce-pas, ça...
C'est pas loin de Mérimée,
mon vieux,
tout ça... "
(Interview de Jean
Guenot et Jacques
Darribehaude, 6 fév. 1960).
SHAKESPEARE
William Shakespeare (poète
et dramaturge anglais,
1564-1616) : " Lui, est le
modèle suprême... Quand vous
avez à la fois le tragique
et le rire, vous avez gagné
(...) quand on passe de la
clownerie au tragique avec
vraiment de la vérité en
même temps, c'est vraiment,
oui, c'est plus complet, ça
tient mieux, ça tient mieux
le coup et le
temps. "
(Céline à Meudon, op.
cit. p.32). |
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DUHAMEL |
Georges Duhamel (médecin,
écrivain,
poète, académicien
1884-1966): " Le souffle qui
anime mes livre n'est pas de
" vengeance, de violence et
de passion " c'est un
souffle de patriotisme. Il
faut bien vous le révéler
puisque vous ne
semblez rien y comprendre.
Ce n'est
pas un souffle d'enculé ni
par les allemands, ni par
les anglais, ni par les
russes, ni par les
américains, c'est un
souffle de FRANCAIS ! Ah !
quelle rareté !...j'ai tout
perdu, j'ai tant souffert
pour essayer que le sang
français ne COULE
PLUS. Là est mon crime, tout
mon crime. C'est à moi de
vous juger tous et non à
vous de me juger. M. Sartre
me
dénonce comme agent de la
Gestapo...En voilà du
dénonciateur, de la
bourrique puisque vous en
cherchez.
Et de la plus ignoble
espèce : la glorieuse
planquée. Vertu ! mais je
vous vois bien plus en train
de faire campagne à
l'Académie en sa faveur...
je n'ai jamais réclamé
pendant l'occupation la
peau, l'incarcération de
personne... C'est sous la "
botte " et sous Pétain que
rutilèrent et comment !
Mauriac, Cocteau, Claudel,
Aragon, etc. les signataires
des listes noires... vous le
savez mieux que personne.
Quel écrivain a souffert "
sous la botte " ? la lessive
au sang de l'épuration n'a
rien purifié Duhamel...
Les clefs de Madame Macbeth
ouvrent de curieuses
portes... "
(Lettre de Céline à G.
Duhamel, 7 nov. 1947). |
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MAURIAC |
François Mauriac (écrivain,
membre de
l'Académie française
1885-1970):
Tout sépare Céline de ce
romancier qui lui écrit
après lecture du Voyage
au bout de la nuit et
lui aurait rendu visite rue
Lepic.
Céline ne s'y trompe
d'ailleurs pas et lui
répond début 1933 :
" - Vous appartenez à une
autre espèce, vous voyez
d'autres gens, vous entendez
d'autres voix. "
Plus tard, une dédicace,
envoyée début février 1950
au dos d'une reproduction de
la couverture de l'Illustré
National après
l'intervention sans succès
de Daragnès auprès de
Mauriac, est fameuse : "
- A François Mauriac
/chrétien belle vache
pharisienne ! / Planqué des
deux guerres - la plus
vedette du dictionnaire des
girouettes - Grand ami du
lieutenant Heller, et la
grosse saloperie Claudel
d'Hispano ! / Mille merdes
et mépris de Louis Ferd
Céline /engagé volontaire
des
deux guerres / mutilé
crevant 75 p 100 ! /médaillé
militaire nov. 1914. "
(Bibliographie, 1 à 3,
Tettamanzi, dictionnaire des
personnages Gaël
Richard,2009).
*
Ou encore - " Mais oui
Mauriac c'est entendu mais
nous avons pensé tout ça 10
ans avant vous ! Oh Canaille
par
tartufferie, messes noires,
ou connerie on ne sait !
Résistance de quoi ? à quoi
damné imbécile ? Vous avez
fait venir les Russes à
Vienne, que n'iraient-ils
jusqu'à Dax ! Allons dieu
vous dégueule
pour être si bête, avec ou
sans passage du Malin. / Ah
il n'est pas besoin du Malin
pour vous voir bientôt
pleurnicher sur un nouveau
Massilia en route vers
d'autres jérémiades ! / LF
Céline. / Tout en signant
bien sûr d'autres listes
noires
! "
(Lettre du 30 déc.1948,
Lettres Pléiade 2010). |
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SAGAN |
Françoise Sagan (de son vrai
nom Françoise Quoirez,
écrivaine, 1935-2004) : "
Mlle Sagan nous raconte les
velléités de coucheries de
petits jeunes gens d'un
monde incertain.
Son intrigue n'a même pas
le relief d'un beau fait
divers, c'est une petite
histoire comme il s'en passe
sous les toits de Paris,
mais même la concierge ne
s'y intéresse pas. C'est un
roman fait de la petite
sueur de passion d'une
Colette maigrichonne et qui
n'a qu'un mérite: la clarté.
La formule en est simple :
1/2 Guy, 1/4 Dekobra, 1/4
Proust, le tout saupoudré de
vagues paillettes de
philosophie, du genre : " La
vie commence par un cri et
ce ne sont plus ensuite que
des suites de cris. " M. de
La Bruyère avait beaucoup
mieux dit cela, lorsqu'il
écrivait : " L'homme ne se
sent pas naître, il souffre
pour mourir, et il attend de
vivre... " Mais Mlle Sagan
ne peut pas
perdre son temps à conduire
des voitures et bien tenir
un stylo. "
(Réponse à une enquête de
Arts: " Paris
juge Sagan ", Cahiers Céline
2, Gallimard 1982).
GIONO
Jean Giono (écrivain,
scénariste 1895-1970):
" (...) - Mage, Roi-Mage,
Bethleem etc... vous
savez... / C'est Giono. / Il
est à lire il me semble.
Beaucoup de cabotinage, de
panthéisme très voulu, de
Jean-Jacques
Rousseautisme forcené. Barde
délirant de la nature avec
énormément d'artifice.
Tout cela sonne
horriblement faux et gratuit
mais il y a un don certain
de poésie... mais plutôt
anglaise, chose assez
singulière. Il eut été
triomphal il me semble, né
anglais - naturiste lyrique
voulu... En français il fait
un peu rigoler - et même
beaucoup - il agace - /
Votre bien amical / LFC.
(Lettre
à Milton Hindus, le 20 sept.
1947, Lettres Pléiade,
2009). |
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